Un an de prison pour le dealer occasionnel

Hier devant le tribunal correctionnel un habitant de La Beaucaire a été condamné à de la prison ferme pour « cession de stupéfiants »

Massif, Karim B., à 33 ans, n’a pas vraiment le profiltype du charbonneur. Hier, à la barre du tribunal, le natif de Fort-de-France, en Martinique, explique qu’il a commencé à dealer il y a deux mois, « deux fois dix jours », après s’être tenu à carreaux pendant près de dix ans. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça… Pas pour m’enrichir. Je voulais quitter La Beaucaire, c’est le bordel, ça tire… »

«Je serais Hulk ?»

Le 10 novembre, à Ollioules, les services de police surveillent le prévenu à la jumelle. Équipé d’un sac, il distribue des petits sachets transparents à de jeunes gens, qui lui donnent des billets en échange. Entre 19 h 40 et environ 21 h, plus de soixante-dix sachets de ce type sont échangés. Après avoir intercepté deux clients à scooter, détenteurs de sachets de résine de cannabis, les policiers décident d’interpeller le jeune homme. Le prévenu s’enfuit en courant, une voiture lui coupe la route. Il bifurque, trébuche et tombe. Trois policiers le plaquent au sol, tentent de le maîtriser. Le prévenu se débat en « donnant des coups de pieds et de coudes », et aurait soulevé deux policiers aux dires des forces de l’ordre. « Je serais une machine, je serais Hulk ? Ils m’ont plaqué comme au rugby! Je n’ai pas donné de coups ! », affirme pour sa part Karim. « En plus, ils parlent d’une voiture qui m’a bloqué, mais c’est faux. Des policiers étaient cachés dans un buisson… » Arrivés au commissariat central de Toulon avec le prévenu, les agents de police découvrent 870 euros dans la doudoune du mis en cause -« c’est pour mon loyer !», affirme Karim- et 1 570 euros dans son pantalon, « Vous vous rendez compte qu’une de vos clientes était mineure et que vous devenez un maillon de cette chaîne infernale qu’est la drogue ? », a lancé, hier, la présidente du tribunal au prévenu.

fruit de sa vente. Dans son sac, il reste 188 grammes de résine et 92 d’herbe de cannabis. « Vous vous rendez compte qu’une de vos clientes étaient mineures et que vous devenez un maillon de cette chaîne infernale qu’est la drogue ? », lance la présidente, Corinne Gilis, au prévenu qui révèle gagner 50 euros par jour de « travail ». Karim avait déjà été condamné en 2003 et 2005 pour cession de stupéfiants. Mais depuis, il s’était tenu tranquille… « C’est la troisième fois qu’on le voit pour des stupéfiants, ce sont des produits dangereux ! », a toutefois

souligné le vice-procureur Dominique Mirkovic, en réclamant une peine de 18 mois de prison ferme.

Clémence

Lizzie Sacchero, l’avocate de Karim, après avoir tenté d’obtenir, en vain, la nullité de la procédure (les droits du prévenu lui ayant été notifiés près de 45 minutes après le début de sa garde à vue), a plaidé la clémence. «Ce n’est pas un mauvais bougre, il n’a pas vu plus loin que son acte. Sa compagne s’est rapprochée de lui, il va avoir des droits de visite pour voir son fils en janvier... Quant aux coups portés aux policiers, je vous rappelle qu’ils étaient trois sur lui... Le geste naturel, c’est de se relever pour reprendre sa respiration ! » Le tribunal n’a toutefois pas été très sensible aux arguments de clémence. Karim a été condamné à 12 mois de prison ferme avec maintien en détention, et à payer 400 euros de dommages et intérêts à chacun des policiers blessés.

Ça bouchonne…

Radouane O. avait tout pour être heureux. Une femme, deux enfants, un emploi en CDI dans un hôtel-restaurant de SaintCyr… Mais dimanche, à  h  du matin, il est retrouvé par des CRS de la brigade autoroutière de La Garde, à Ollioules, au volant d’une Polo. Le souci, c’est que le véhicule est immobilisé sur une bretelle d’autoroute, sans feux et sans éclairage public. Un bus et cinq voitures sont bloqués. À l’intérieur, Radouane, endormi, et une bouteille de Get  entamée. Face à la difficulté de réveiller le prévenu, les forces de l’ordre lui font faire un test d’alcoolémie. Radouane a , mg d’alcool par litre de sang. La conséquence du pot de départ d’un collègue de travail un peu trop arrosé… Embarqué au poste, les choses se corsent. Alors qu’on lui demande d’ôter sa ceinture pour le mettre en cellule de dégrisement, le prévenu s’énerve, se met à lancer ladite ceinture et met un coup de boule dans le front d’un CRS. Ce dernier s’en est sorti avec un jour d’ITT. «Je regrette vraiment du fond du coeur», lâche Radouane, pour qui, après le pot, «c’est le trou noir…» Condamné, en , à six mois de prison avec sursis par le tribunal d’Aix-en-Provence pour violence et rébellion à l’encontre de policiers, le prévenu a eu droit, cette fois-ci, à de la prison ferme. Il a en effet été condamné à indemniser le policier blessé et à six mois de prison ferme, auxquels se sont ajoutés les six mois prononcés en .

Justice

Une bonne rasade

Que faisaient-ils dans cette galère ? Descendus de la région parisienne pour aller à Nice, Alexandr C. et Vadim M. , deux compères moldaves, arrivent le  novembre dans un pavillon de chasse de Solliès-Toucas. Et ne trouvent rien de mieux que d’y entrer, de retourner ledit pavillon et de taper dans la bouteille de whisky se trouvant là. Prévenus par des voisins, les gendarmes les interpellent alors qu’ils déambulent dans les rues. N’ayant rien volé et disposant de casiers judiciaires vierges, le tribunal les a condamnés, lundi, à huit mois de prison avec sursis.