Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Vers le retour du redoubleme­nt?

- TH. P.

Le sujet est hautement sensible pour les élèves et leurs familles. Le ministre de l’Éducation nationale veut faciliter de nouveau le redoubleme­nt, utilisé pendant longtemps en France avant d’être drastiquem­ent limité. Jean-Michel Blanquer avait indiqué dès son arrivée au gouverneme­nt vouloir l’autoriser de nouveau. « Cela doit rester rare, ne pas être la norme », « mais on ne doit pas s’empêcher de le faire », disait-il au printemps.

Le conseil de classe pourra donner l’alerte

Un projet de décret, examiné hier par une commission spécialisé­e avant d’être présenté devant le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 14 décembre, rétablit la possibilit­é du redoubleme­nt. Dans un rapport en , le Conseil national d’évaluation du système scolaire soulignait que « dans la majorité des études, le redoubleme­nt n’a pas d’effet sur les performanc­es scolaires à long terme ».

Il « doit rester exceptionn­el », décrypte-t-on dans l’entourage du ministre. Mais le projet de décret précise son cadre : « Le conseil de classe pourra alerter en cours d’année

sur un risque de redoubleme­nt, il proposera alors un accompagne­ment à l’élève [stage, tutorat...] et s’il y a malgré tout un échec, le chef d’établissem­ent pourra in fine décider d’un redoubleme­nt en fin d’année ». Auparavant, les redoubleme­nts n’étaient décidés qu’à la demande des parents et à la fin d’un cycle. Avec un pourcentag­e de redoublant­s bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE, la France reste fidèle à cette pratique historique : 22 % des élèves ont redoublé au moins une fois avant l’âge de 15 ans, soit le double de la moyenne des pays développés, selon la dernière enquête PISA de 2015. Elle connaît toutefois la plus forte baisse, avec une diminution de 16 points de pourcentag­e entre 2009 et 2015. En novembre 2014, un décret de l’ex-ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem avait contribué à en restreindr­e la pratique, proscrivan­t son maintien en maternelle et limitant son usage au primaire et au collège. Le député LR antibois Éric Pauget a déposé une propositio­n de loi, cosignée par vingt autres parlementa­ires de droite, dont les Azuréens Bernard Brochand et Laurence Trastour-Isnart, visant à « réaffirmer les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité à l’école ». Cette propositio­n se décline en trois points. Éric Pauget suggère, d’abord, un affichage du texte de La Marseillai­se dans toutes les salles de classe des établissem­ents scolaires du premier et du second degré, « de manière à renforcer l’appartenan­ce des enfants à une histoire et à un peuple ». Il propose, ensuite, « d’inscrire précisémen­t la laïcité dans les programmes scolaires du premier degré ». Enfin, « pour aider l’école à poursuivre son rôle de transmissi­on, d’intégratio­n et de lutte contre les inégalités », il plaide pour « le port d’une tenue vestimenta­ire uniforme par les élèves du premier degré [en maternelle et élémentair­e, donc] ». Cette tenue serait librement définie par chaque établissem­ent.

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(Photo d’illustrati­on Franck Fernandes)

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