Var-Matin (La Seyne / Sanary)

JOURNÉE, SAINT-RAPHAËL-PAYS D’AIX) «Saint-Raph’ est un modèle»

Aujourd’hui entraîneur à temps plein du PAUC que les Varois accueillen­t ce soir, Jérôme Fernandez dispose de l’un des plus beaux palmarès du handball. Et donc forcément aussi d’un regard avisé

- Caucheteux Simicu Sarmiento Popescu Dipanda Jurka Lynggaard Cingesar Entretien réalisé par Laurent SEGUIN Photo : Olivier OGERON

Double champion olympique (2008 et 2012), triple champion d’Europe (2006, 2010 et 2014) et quadruple champion du monde (2001, 2009, 2011 et 2015), celui qui a porté le brassard de capitaine de l’équipe de France pendant sept ans est aujourd’hui l’entraîneur du Pays d’Aix UC. Un club que les Varois du SRVHB accueillen­t ce soir à l’occasion d’un match capital dans la course aux places européenne­s.

Jérôme, vous venez de battre le PSG (-), le PAUC vient d’inaugurer une nouvelle salle. On a le sentiment qu’Aix est le club qui monte. Quels sont vos objectifs ?

Cette année on souhaite passer un cap. Au début de la saison, on a décidé de viser le top . Mais je n’avais pas prévu que Nîmes et Dunkerque seraient à ce niveau-là. D’un autre côté, on a rattrapé les points perdus face à Dunkerque en battant le PSG. Donc on est dans les clous.

Le top , c’est aussi l’ambition du SRVHB que vous rencontrez ce soir. C’est un match décisif dans la course aux premières places ?

C’est un match important dans la course pour l’Europe. Si on pouvait ramener ne serait-ce qu’un point de Saint-Raphaël, ce serait une très bonne opération. Mais j’ai dit aux garçons que si on devait perdre, il faudrait serrer le score pour éventuelle­ment repasser devant SaintRaph’ à l’issue du match retour qui se jouera lors de la dernière journée (le PAUC reçoit le SRVHB le  mai prochain, Ndlr).

Quel regard portez-vous sur ce SRVHB ?

Dans ce qu’ils font depuis plusieurs années, c’est cohérent. Leur début de saison a été laborieux, il leur manque sans doute aujourd’hui deux points, mais ça tourne de mieux en mieux. La défense est toujours très performant­e et c’est une équipe solide, très difficile à manoeuvrer.

Avec notamment un Adrien Dipanda taille patron…

Il est très performant et marque de plus en plus. Ça améliore le jeu de l’équipe, et le fait d’ailleurs un peu pencher à droite.

Saint-Raphaël est solide défensivem­ent, mais de votre côté, vous possédez la troisième meilleure attaque du championna­t…

Oui, on marque plus de buts, mais on en encaisse aussi moins. Et quand on perd, on n’explose pas comme l’année dernière. Le travail fait depuis deux ans, sur les fondamenta­ux que je voulais mettre en place, commence à payer.

Quels sont ces fondamenta­ux dont vous parlez et, après deux

saisons sur un poste d’entraîneur-joueur, quel regard portez-vous sur ce métier d’entraîneur que vous exercez désormais à temps plein ? C’est comme quand vous construise­z une maison. Si vous commencez par le toit, il y a de grandes chances que ça se casse la gueule. Là, on progresse doucement. Mais j’ai surtout la chance d’être dans un club qui me laisse du temps. Car c’est souvent la difficulté du métier d’entraîneur. Beaucoup de clubs ne donnent pas le temps aux entraîneur­s d’obtenir des résultats. Ensuite, si on veut encore passer un cap, il va falloir recruter des joueurs plus expériment­és, et ça va alors dépendre de nos capacités financière­s. Pour ça, l’arrivée de l’Arena (salle de   places inaugurée début octobre, Ndlr) est une très bonne chose.

C’est comme quand vous construise­z une maison. Si vous commencez par le toit, il y a de grandes chances que ça se casse la gueule.”

Vous vous appuyez aussi sur de jeunes talents, comme Aymeric Minne…

Il est un peu dans la lumière Ce soir à  h  Demaille, Hmam, Krantz, Abily, Karalek, Krakowski Kolakovic, Trottet, Vigneron. Entraîneur : Joël Da Silva

aujourd’hui, mais il n’est pas seul à me donner satisfacti­on. Gabi (Gabriel Loesh, Ndlr) aussi. J’ai des jeunes qui progressen­t tous les mois. Je pense d’ailleurs qu’on sera plus performant sur la deuxième partie de saison. En plus, on recevra sept fois pour seulement six déplacemen­ts. Ça nous aidera à terminer dans le top .

Vous allez finir par déranger Saint-Raphaël…

C’est le but. Saint-Raphaël et Nantes sont des modèles.

Un autre modèle est Micha Djukanovic. Remis sur pieds après un arrêt cardiaque, il ne sera pas sur le terrain ce soir face à ses anciens partenaire­s, mais on le verra en tribunes. Compte tenu des circonstan­ces, c’est déjà une très bonne chose…

C’est une très bonne chose. La santé d’abord. On est très heureux que Micha soit avec nous. Il va Loesch Onufriyenk­o Candau Baznic Minne Zein Pardin, Ong, Paris, Pecina Tome, Dahlhaus, Konan, Camarero, Gaudin, Mamdouh. Entraîneur : Jérôme Fernandez

nous aider à gagner des matches. Dans un rôle différent, mais on compte sur lui.

Vous étiez présent à l’entraîneme­nt quand il a été victime de cet arrêt cardiaque. Ça a dû être une sacrée frayeur ?

J’étais juste à côté de lui et c’était plus qu’une frayeur, c’était choquant. C’était un vrai moment de panique. Vous savez, j’ai vu des trucs sales dans ma carrière de joueur. Des fractures ouvertes, des vilaines blessures, mais là on touchait à une question de vie ou de mort. J’ai mis quinze jours à m’en remettre, je n’arrivais plus à plaisanter ou à sourire. Même en le voyant remis sur pieds, j’étais encore sous le choc. Mais bon, il a une telle personnali­té qu’il vous communique son énergie et aujourd’hui, c’est heureuseme­nt du passé.

C’était choquant. J’étais juste à côté de lui et là, on touchait à une question de vie ou de mort. ”

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Au palais des sports Krakowski
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Journée

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