Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Le VIH reste une question d’actualité !»

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, ce vendredi, explicatio­ns avec le médecin du centre de dépistage de l’hôpital Sainte-Musse, qui gère aussi le centre de consultati­ons de La Seyne

- PROPOS RECUEILLIS PAR SIMON FONTVIEILL­E

Qui ne connaît pas le Sida ? Ce virus hors-normes, capable de muter et de s’adapter en permanence, a la désagréabl­e manie de tuer le système immunitair­e de son hôte. Entraînant, à la fin des fins, la mort de ce dernier... Si l’épidémie a été très médiatisée dans les années 1980 et 1990, elle n’en reste pas moins actuelle : en 2016, dans le monde, un million de personnes sont mortes des suites du VIH. A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Emmanuel Chevalier, médecin du centre de dépistage du Sida à l’hôpital Sainte-Musse, fait le point pour Var-matin sur cette maladie.

Qu’avez-vous prévu de faire pour la journée de lutte contre le Sida ?

De  h à  h, nous serons présents sur le carré du port, à Toulon, avec l’associatio­n Aides. Nous proposeron­s des dépistages de VIH rapides, dont les résultats sont disponible­s au bout de cinq minutes après le prélèvemen­t d’une petite goutte de sang. Nous distribuer­ons aussi des préservati­fs et sensibilis­erons la population à la question du sida.

Et les gens se font-ils dépister

pour le VIH ?

En , près de  tests de dépistage ont été réalisés dans notre centre, dont plus de  % à l’hôpital Sainte-Musse. Ils sont gratuits, sans rendez-vous, anonymes, et en cas de maladie découverte, la prise en charge est immédiate. En , nous n’avions réalisé qu’environ  tests. Je pense que nous avons gagné en visibilité et qu’il y a une prise de conscience des gens.

Combien de cas de Sida ont été diagnostiq­ués ?

En , en comptant les cas directemen­t découverts par notre centre de dépistage et ceux issus des services d’infectiolo­gie de l’hôpital Sainte-Musse,  cas de VIH ont été découverts. Nous n’avons pas encore les chiffres de , mais ce sera probableme­nt pareil...

Comment a évolué la maladie depuis son apparition en France ?

Dans les années  et , les gens avaient très peur du Sida, ils mettaient donc systématiq­uement des préservati­fs. Au début des années , nous avons eu une baisse des cas de VIH, mais depuis une dizaine d’années, ça augmente légèrement. Par exemple, d’après l’Institut national de veille sanitaire, les découverte­s de séropositi­vité par le VIH sont passées de   à   entre  et . Mais en ,   nouveaux cas de VIH ont été découverts.

Comment expliquer cette légère augmentati­on ?

Les trithérapi­es sont maintenant très efficaces, le VIH fait donc moins peur et on se protège moins. Ça explique notamment l’augmentati­on des cas de Sida constatée chez les homosexuel­s. De par leurs parcours et les violences qu’ils subissent, certains migrants arrivent aussi avec le Sida.

Vous parliez des traitement­s. Où est-on ?

La trithérapi­e, adaptée en permanence aux mutations du

Sida, permet d’éliminer le virus du sang. Mais le VIH reste dans des “réservoirs”, comme les ganglions. L’étape suivante, c’est donc de trouver un médicament pour lutter contre le VIH dans ces réservoirs !

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(Ph A.R) Emmanuel Chevalier, médecin du CeGIDD (Centre gratuit d’informatio­n de dépistage et de diagnostic) et Edith Danielli, infirmière.

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