Résidence alternée : un texte examiné par les députés
Faire de la résidence alternée le principe en cas de séparation des parents. Une proposition de loi MoDem, controversée, était examinée, hier soir, par les députés à l’Assemblée nationale mais le débat pourrait ne pas s’achever... avant plusieurs mois. Ce texte, qui déchaîne les passions et à la portée réelle incertaine, n’avait été programmé par le MoDem qu’en fin de journée. Après une résolution, votée dans la matinée, sur la reconnaissance de l’engagement associatif, puis une proposition de loi sur les compétences des collectivités dans la prévention des inondations, sur laquelle plus de 80 amendements ont été déposés.
« Un sujet délicat et complexe »
Du coup, l’Assemblée, qui ne peut pas siéger au-delà d’une heure du matin pour une « niche » parlementaire, devrait interrompre les débats après la discussion générale et ne pas entamer les 42 amendements. « C’est un sujet
Par
CLAUDE WEILL
Réécrite en commission la semaine dernière, la proposition de loi, qui ne parle plus de « garde alternée », prévoit que « la résidence de l’enfant est fixée au domicile de chacun des parents, selon les modalités de fréquence et de durée déterminées par accord entre les parents ou par le juge ».
délicat et complexe, lancinant mais pas d’actualité chaude, qui nécessite des conditions sérieuses » de débat, a déclaré le président du deuxième groupe de la majorité, Marc Fesneau. Et la ministre de la Justice Nicole Belloubet, en voyage avec le Premier ministre en Nouvelle-Calédonie, sera absente. Si l’examen tourne court, ce texte, qui a l’appui de La République en marche! (REM) mais suscite des réserves à droite et à gauche (avec une Masculin-féminin Ce qui s’appelle tomber mal à propos. Les députés examinaient hier la proposition de loi de Philippe Latombe (MoDem) posant pour principe qu’en cas de divorce ou séparation de ses parents, l’enfant résiderait au domicile de chacun. C’est déjà une option; cela deviendrait la norme. De fait, la loi et la pratique actuelles soulèvent de vraies questions : n’y a-t-il pas un paradoxe, voire un archaïsme, à ce que % des enfants soient confiés à la garde de leur mère (contre % au père, et % en garde alternée), alors que par ailleurs on veut promouvoir l’égalité des sexes et en finir avec les stéréotypes de genre? Faut-il aller vers plus d’égalité parentale? Quel avantage pour les pères? Quel danger pour les mères? Qu’est-ce qui est meilleur pour l’enfant? Questions complexes qui méritent un débat serein, peut-être une conférence de consensus, comme le suggérait hier dans Le Monde le psychanalyste Serge Hefez. Car le sujet est inflammable et touche à des points ultra-sensibles : le déchirement des couples, les risques de violences conjugales, les enjeux économiques (versement des pensions alimentaires, répartition des allocations familiales). C’est peu dire que le moment pour en débattre n’est pas le mieux choisi, si l’on en juge par la véhémence des affrontements entre associations « masculinistes » et féministes. Car au rythme des dénonciations et des scandales sexuels qui prolifèrent dans le sillage de l’affaire Weinstein (Mnef, Unef, etc.), nous entrons dans un moment critique des relations hommes-femmes. Il a longtemps été entendu (même les étrangers nous le disaient) que la France, à cet égard, était exemplaire. La guerre des sexes, le soupçon généralisé, l’interdiction de recevoir une étudiante
opposition plus marquée chez Les Républicains et La France insoumise), et même chez certains MoDem, ne pourrait revenir que lors de la prochaine niche centriste... le 17 mai. Avant d’entamer, s’il est approuvé, une navette avec le Sénat. Réécrite largement en commission la semaine dernière, la proposition de loi, qui ne parle plus de « garde alternée », prévoit que « la résidence de l’enfant est fixée au domicile de chacun des parents,
porte fermée, tout ça, c’était bon pour les Américains, ces puritains pervers, ces tordus du sexe. Nous étions le pays de la galanterie, de la séduction partagée, d’une assez miraculeuse harmonie du duo masculin/féminin. La belle image avait déjà été passablement écornée par l’affaire DSK. Les événements récents l’ont fait voler en éclats. Avec l’irruption dans le débat public – à la rubrique phénomène social et non plus faits divers – des notions de harcèlement sexuel, violences sexistes, prédation, etc., c’est tout un système de représentations qui a été bouleversé. Au-delà d’un changement de discours et de regard sur les choses de l’amour ou de la chair, c’est la réalité de la domination masculine qui est mise en examen et condamnée. Il fallait bien que cela advienne. Que la parole se libère. Trop de non dits, trop de choses tues, de hontes cachées, d’humiliations enfouies. Il fallait que ça sorte. C’est ainsi que les sociétés avancent. Mais est-il permis d’espérer aussi que l’on ne tombe pas de l’autre côté du cheval. Ou plutôt : que la vague n’emporte pas avec elle le simple bon sens. On pense ici à ces statistiques tombées du ciel, à ces généralisations hâtives, à ces surenchères militantes qui feraient de toutes les femmes des victimes, de tous les hommes des porcs. On pense à ces apprentis sorciers de la langue qui rêvent de torturer le vocabulaire et la grammaire pour éradiquer la moindre trace de machisme. À ces militantes féministes qui réclament des lieux réservés, non mixtes – piscines, salles de sport, clubs unisexes –, pour mettre les femmes à l’abri de la domination et de la concupiscence des mâles. La libération par la ségrégation. L’émancipation par l’auto-ghettoïsation. Ce qu’on voit affleurer, et qui fait peur, dans certaines radicalités, c’est, sous couvert de féminisme, le retour de sa figure inversée : la misandrie. C’est une certaine propension à diaboliser le désir; à voir dans toute sexualité une forme de la domination masculine, et en toute femme qui s’y adonne, au mieux une victime, au pire une traîtresse. On a déjà connu ça dans les années . Ça ne mène à rien.
selon les modalités de fréquence et de durée déterminées par accord entre les parents ou par le juge » .Le juge pourra y déroger « à titre exceptionnel ». Selon la majorité, cela signifie que la résidence « administrative » serait fixée chez les deux parents, sans que cela implique une répartition égale du temps passé chez chacun. « Symboliquement, l’enfant aura toujours deux domiciles », résume l’oratrice REM, Caroline Abadie. Un esprit d’innovation et des coûts réduits. Joon, la nouvelle filiale d’Air France, lancera aujourd’hui ses premiers vols avec pour mission de reconquérir les lignes confisquées à sa maison mère par ses concurrents du Golfe ou low cost. Cette nouvelle compagnie, qui se veut ni classique ni low cost, voit le jour dans un contexte de concurrence de plus en plus vive et un paysage aérien en plein bouleversement. Les low cost ont ainsi débarqué sur le long-courrier, y compris à Paris avec Norwegian depuis l’été et Level – la low cost long-courrier d’IAG (International Airlines Group, maison mère d’Iberia et de British Airways) – à partir de l’été . Dès aujourd’hui, Joon desservira en moyen-courrier Barcelone, Berlin, Porto et Lisbonne, des destinations auxquelles viendront s’ajouter au printemps Istanbul, Naples, Oslo et Rome. En mars, démarreront les opérations long-courrier avec Fortaleza au Brésil, Mahé aux Seychelles, Le Caire, Le Cap et Téhéran. Les tarifs sont « attractifs » selon la direction, sans être au niveau des ultra low cost comme Ryanair. Une multitude d’options sont proposées – bagage en soute, repas, divertissement... – permettant de dégager des revenus annexes, une part croissante du chiffre d’affaires de nombreuses compagnies aériennes.