Corée du Nord : le pressing américain sur la Chine
Les États-Unis ont renouvelé, hier, leurs pressions sur la Chine afin qu’elle coupe ses livraisons de pétrole à la Corée du Nord après son dernier tir de missile. De son côté, la Russie a dénoncé des « provocations » américaines visant à faire sortir Kim Jong-Un de ses gonds. « Je pense que les Chinois font déjà beaucoup, mais nous pensons aussi qu’ils peuvent faire plus avec le pétrole. Nous leur demandons vraiment de couper davantage les livraisons de pétrole », a déclaré le secrétaire d’État américain Rex Tillerson au lendemain d’un appel similaire lancé par l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Nikki Haley devant le Conseil de sécurité. Comme à chaque essai balistique ou nucléaire nord-coréen, l’administration de Donald Trump a soufflé le chaud et le froid après le tir mercredi d’un missile intercontinental capable, selon le régime de Kim Jong-Un, de frapper n’importe où aux États-Unis. Rex Tillerson a assuré que les « options diplomatiques » restaient « sur la table, pour l’instant », mais Nikki Haley a menacé de « détruire complètement » le pays reclus en cas de guerre. Surtout, tout en saluant les efforts déjà accomplis par Pékin, Washington semble une fois de plus compter sur les Chinois pour tordre plus fermement le bras des Nord-Coréens, dont ils restent les principaux partenaires.
La frustration de Trump
Le président américain a toutefois de nouveau exprimé sa frustration, hier, face au peu de résultats de cette stratégie. « L’émissaire chinois, qui vient de rentrer de Corée du Nord, semble n’avoir eu aucun impact sur le petit homme-fusée », a déploré le milliardaire républicain. Le locataire de la Maison-Blanche a relevé que la Russie et la Chine, qui ont voté les deux derniers trains de sanctions à l’ONU malgré des réticences, avaient condamné ce dernier tir. Mais l’appel américain à de nouvelles sanctions pour isoler encore plus la Corée du Nord a été rejeté fermement par Moscou et ignoré par Pékin, qui reste réticent à un embargo pétrolier susceptible de provoquer l’effondrement de son voisin, un afflux de réfugiés en Chine voire une intervention militaire américaine à sa frontière.