Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Résistance­s

Une jeune chercheuse niçoise est récompensé­e pour ses recherches sur la résistance des mélanomes métastasés aux traitement­s ciblés

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Elle est jeune, elle est jolie, elle est brillante. Rania Ben Jouira a réalisé au cours de sa thèse de sciences – qu’elle présentera dans quelques semaines – des recherches qui pourraient à terme contribuer à améliorer le traitement du cancer de la peau le plus redoutable : le mélanome cutané métastatiq­ue (lire cicontre). « Plus de la moitié des patients répond aux thérapies ciblées lorsqu’elles sont instaurées. En revanche, la majorité développe des résistance­s après quelques mois de traitement­s », explique la jeune chercheuse. Encadrée par Marcel Deckert, directeur de recherche au Centre méditerran­éen de médecine moléculair­e (C3M, Inserm, Université Côte d’Azur), Rania Ben Jouira a entamé des recherches pour décrypter les mécanismes cellulaire­s et moléculair­es à l’origine de ces résistance­s. En s’intéressan­t particuliè­rement à ce que l’on nomme le microenvir­onnement tumoral, terreau très fertile pour les cellules cancéreuse­s. «La matrice extracellu­laire (MEC) est un des acteurs clés de ce microenvir­onnement ; il s’agit d’un réseau de protéines extracellu­laires qui peut être fabriqué par la cellule tumorale ». Pour échapper au traitement destiné à l’éliminer, la cellule cancéreuse édifie en quelque sorte une forteresse autour d’elle. Mais elle ne va pas s’arrêter là.

Processus machiavéli­que

« Les tumeurs de mélanome sont très hétérogène­s ; la résistance acquise par quelques cellules tumorales peut être “transmise” aux cellules voisines via la MEC. » Jusque-là sensibles aux traitement­s ciblés, celles-ci vont, à leur tour, « se barricader ». Mais comment tout cela est-il possible Coloris bracelet au choix : bleu/noir, rose/noir, noir/gris ou blanc/gris. Coloris pendentif au choix : bleu, rouge ou noir. Tailles bracelet au choix : M (18 cm) ou L (19,5 cm). Tour de cou du pendentif réglable. ? « Habituelle­ment, la MEC est fabriquée par un type de cellules non cancéreuse­s, appelées fibroblast­es. Une certaine population de mélanome résistante à la thérapie ciblée n’a plus besoin de ces cellules ; elle fabrique elle-même “son” propre réseau matriciel abondant, rigide et favorable à la progressio­n tumorale. En adhérant à cette matrice, les cellules voisines des cellules résistante­s vont recevoir des signaux qui vont renforcer leur résistance à la thérapie. » Un processus machiavéli­que auquel les travaux de Rania pourraient contribuer à mettre Plus de   nouveaux cas de mélanomes sont recensés, chaque année, en France. Au stade local, la maladie se guérit bien. Mais lorsque ce cancer devient métastatiq­ue, le pronostic s’assombrit (avec  % de survie à  ans). Si les thérapies ciblées apportent une améliorati­on à court terme, le traitement se heurte à des résistance­s et des rechutes.

un terme. « Il s’agit désormais de voir comment on peut empêcher l’émergence de cette forme de résistance, en ciblant certains éléments de la MEC ou l’interactio­n mélanome-MEC. » La qualité de ses recherches et les espoirs thérapeuti­ques qu’elles portent ont valu à la jeune chercheuse niçoise d’obtenir, il y a une semaine, le prix Hélène Starck décerné par la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer. 1. Au sein de l’équipe « Microenvir­onnement, Signalisat­ion et Cancer »

 ?? (DR) ?? Rania Ben Jouira vient de recevoir le prix Hélène Stark décerné par la Fondation Arc.
(DR) Rania Ben Jouira vient de recevoir le prix Hélène Stark décerné par la Fondation Arc.

Newspapers in French

Newspapers from France