Marseille : La Grande Guerre prive la gare de son escalier
L’ exposition Tanneron d’hier et d’aujourd’hui Tanneron est constitué d’une multitude de hameaux dispersés dans le massif du même nom à mètres d’altitude. Si au fil du temps, certains sites, comme Saint-Cassien-des-Bois ont été peu modifiés par l’homme, d’autres ont été défigurés par de nombreux aménagements. Phénomène dû principalement à l’urbanisation importante de tout ce secteur jusqu’à la mer. Organisée par le service patrimoine de la mairie, cette exposition présente un comparatif images par images des infrastructures et de l’évolution de l’urbanisme. Une belle rétrospective qui permet de découvrir et redécouvrir une région qui, autrefois agricole, est aujourd’hui tournée vers le tourisme et l’artisanat d’art sans rien avoir perdu de son charme. «L’Église chez elle et l’État chez lui.» Ces mots sont de Victor Hugo. Ils les a prononcés en à l’époque d’un farouche combat pour l’émancipation laïque. Cette conférence sera donnée par Patrice Decorte, Secrétaire du Comité de Draguignan. ◗ Jusqu’au 30 décembre, Office de Tourisme de Tanneron, Place de la mairie. Entrée libre. Tel. : 04 93 60 71 73 À Draguignan : «Victor Hugo et l’émancipation laïque» «L’Église chez elle et l’État chez lui.» Ces mots sont de Victor Hugo. Ils les a prononcés en en provenance de Paris. Il n’était pas question de poursuivre vers Toulon ou même plus loin à l’Est ! En 1859, l’écrivain marseillais Adolphe Meyer suggère de construire un « gigantesque escalier, coupé de repos, bordé de belles lignes architecturales, conduisant avec magnificence aux terrains supérieurs, au plateau de l’embarcadère.» Mais il faudra attendre un peu plus d’un demi-siècle pour que l’idée mûrisse et que la municipalité la reprenne à son compte. En 1911, un concours d’architecture est lancé. Le candidat retenu est Eugène Sénès. Les choses avancent: on a un architecte… mais pas assez d’argent ! L’emprunt public lancé et la surtaxe imposée sur le prix des billets de trains n’ont pas à l’époque d’un farouche combat pour l’émancipation laïque. Cette conférence sera donnée par Patrice Decorte, Secrétaire du Comité de Draguignan. ◗ Jeudi 7 décembre à 18h auditorium du Pôle culturel Chabran, 660, Bd J.F. Kennedy, Draguignan. 04.83.95.83.83.
Villefranche: Mata-Hari, danseuse et espionne Le décembre, Yvan Gastaut, historien de l’époque contemporaine (XIXe-XXIe siècles), maître de conférence à l’université de Nice Sophia Antipolis, raconte le parcours atypique de la belle espionne Mata-Hari. Reine de la Belle Époque, Margaretha Geertruida, née le août au Pays-Bas sera fusillée le octobre pour espionnage à Vincennes en pleine guerre. Après un mariage malheureux, cette belle jeune femme fait ses débuts comme danseuse de charme . Elle va mener grand train avec les uniformes dans la capitale et payer de sa vie son inconscience et sa légèreté. ◗ 12 décembre à 17h, auditorium de la Citadelle, Villefranche-sur-Mer. Tarif: 6 et 4 euros. Réservations:06 11 60 74 72 rapporté autant qu’on espérait. On attendra donc. Mais lorsque le projet peut enfin être concrétisé survient la tragédie de la Première Guerre mondiale. Les travaux sont reportés.
La Vierge dorée doit déménager
Tout reprend en 1919 avec pour objectif que l’escalier soit terminé pour l’Exposition coloniale de Marseille en 1922. Les bâtiments du Petit Séminaire, qui avaient été acquis par l’État en 1903, sont démolis. Le monument de la Vierge dorée, qui se trouvait là depuis le milieu du XIXe siècle, est pieusement transféré, à quelques pas de là, au carrefour du boulevard Voltaire et du boulevard de la Liberté. La première pierre est enfin posée par le maire Siméon Flaissières le 17 juillet 1 923. L’Exposition coloniale est terminée depuis un an ! Marche après marche, l’escalier se construit. La structure principale est achevée vers la fin de l’année 1925. Une première inauguration a lieu la veille de Noël… mais sans Winston Churchill a été, entre autres, Premier ministre du Royaume-Uni de à . Il n’a pas seulement été un homme d’État. Sa vie a été riche de diverses facettes : peintre, écrivain, épicurien mais simple dans l’intimité de sa famille… Béatrix de l’Aulnoit, journaliste et écrivain, raconte ces autres vies qu’elle mêle au contexte historique, dans un très beau livre richement illustré.
S Winston Churchill était-il vraiment un mauvais élève ? Dans le livre, son premier bulletin de notes montre clairement qu’il était dernier et cela a duré toute sa scolarité. On dit toujours que son père était sévère mais il avait de bonnes raisons d’être furieux. Winston, incapable d’apprendre un mot de latin et de grec, hermétique aux mathématiques, est orienté à quatorze ans vers la carrière militaire parce qu’il ne peut pas entrer à Oxford. Mais pendant qu’il triple ses classes, un professeur d’anglais lui apprend l’art de la rédaction et, chose inouïe, à ans, le cancre se révèle un écrivain de génie qui obtiendra, en , le prix Nobel de Littérature !
S Est-ce son amour de la vie qui lui a donné toute sa force ? Il a une confiance indéfectible dans sa bonne étoile. Mais c’est aussi, un travailleur acharné. Après la crise de , ruiné, il écrit trois livres à la fois pour gagner sa vie. Pour se détendre, il enfile une salopette, construit le mur du potager et prend sa carte d’ouvrier-maçon. Rien ne l’arrête jamais.
S Quel a été son plus grand échec, sa plus grande douleur ? Au printemps , l’expédition des Dardanelles en Turquie les sculptures. Car il va y avoir des sculptures.
Des sculptures monumentales
Qui ne connaît, aujourd’hui, les sculptures monumentales de l’escalier de la gare Saint-Charles ? Mais qui, aujourd’hui, prend le temps de les regarder lorsqu’il monte les marches quatre à quatre pour ne pas rater son train – s’il n’est pas essoufflé avant ? Elles sont pourtant là, ces sculptures : sur le grand palier intermédiaire, elles sont dues au ciseau de l’artiste marseillais Auguste Carli, prix de Rome de sculpture, décorateur d’autres bâtiments à Marseille, comme la Caisse d’Épargne. Sur l’escalier de la gare, il a représenté de manière allégorique, sous forme de deux corps de femmes, le rêve de l’Orient et la ville de Marseille. Sur les faces des pylônes, on trouve les armoiries des villes de Nice, Marseille, Aixen-Provence, Lyon, Paris, qui se trouvent sur la ligne de chemin de fer, qui relie désormais Nice à Paris. Sur les paliers se dressent les groupes représentant l’agriculture de notre région: la Moisson, Les Fruits et La Pêche, Les Vendanges, Les Fleurs et La Chasse. Sur le dernier palier les Colonies d’Afrique et les Colonies d’Asie. Une fois les sculptures installées, une seconde inauguration en grande pompe a pu avoir lieu le 24 avril 1927 en présence du président de la République Gaston Doumergue, du sénateurmaire Siméon Flaissières, du ministre des travaux publics André Tardieu et du préfet Delfini. La gare Saint-Charles avait enfin son escalier ! où soldats alliés trouvent la mort. Il doit démissionner de son poste de Premier lord de l’Amirauté. Il perd ses cheveux. Sa femme, Clementine, croit même qu’il va en mourir. C’est à ce moment qu’il se met à la peinture et cela le sauve.
S Le vainqueur d’Hitler était peintre, écrivain, flambeur, fidèle à sa femme. Comment résumer le personnage ? Impossible de résumer ce monstre sacré de l’histoire. Il ne rentre jamais dans le moule, dans le rang, voilà son génie !
Est-il venu souvent sur la côte d’Azur et pour quoi faire ? Il adorait la Côte d’Azur. Et surtout sa lumière. Il avait une multitude de riches amis Anglais qui l’accueillaient. Le matin, il se baignait ou faisait une balade en bateau, l’après-midi, il peignait puis, après un petit tour au casino, il dictait ses mémoires en buvant quelques whiskies-soda jusqu’à trois heures du matin. Il aurait aimé acheter une propriété mais n’en a jamais eu les moyens.
Pourquoi suscite-t-il tant d’admiration aujourd’hui ? Parce que ce grand acteur en politique sait se mettre en scène avec humour. Il fume huit cigares par jour, adore le cognac et a toujours une phrase drôle. On ne s’ennuie jamais avec Churchill.
Quelle citation de lui préférez-vous ? Il ne faut jamais oublier que quand un malheur vous frappe, il peut vous épargner un ennui pire encore. Moi, Winston Churchill,
de Béatrix de l’Aulnoit, éditions Tallandier., 34 €.