Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Jusque dans les années 1860, elle n’était que marécages et campagne, mais cette année-là, le maire François Malausséna, décide d’y implanter la gare promise par Napoléon III

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à l’emplacemen­t de l’actuel Crédit Lyonnais on chasse la bécasse et aux abords des actuelles Galeries Lafayette coassent les grenouille­s. Le poète niçois Rosalinde Rancher (1785-1843) y fait vivre ses personnage­s : « Blanquine, en promenant s’afflige prou et peu/ Et du pré de Cognet, parcourt les venelles/ Quand le pré alors était couvert de fleurs/ Cueille des coquelicot­s et des pâquerette­s. »Lepréde Cognet se trouvait à l’endroit de l’actuel centre commercial Nice-Etoile! La constructi­on de l’Avenue résulta de l’idée folle du maire François Malausséna d’édifier au début des années 1860 la gare de Nice… à la campagne ! Après le rattacheme­nt de Nice à la France, Napoléon III avait promis l’arrivée du chemin de fer. Où allait-on construire la gare ? Le débat fit rage. Certains la voyaient sur la rive gauche du Paillon près du centre de la ville ; d’autres à proximité de la place Masséna où arrivaient les diligences en provenance de Toulon. Mais Malausséna, encouragé par Napoléon III, tint bon et imposa son idée de construire la gare hors ville. Elle fut inaugurée en 1864. Un très bon livre de Charles Paccino raconte l’histoire de l’«Avenue» (éditions Serre, 1983). Les terrains sont si marécageux qu’elle doit être construite à une hauteur de deux mètres pour permettre l’écoulement des eaux. Les urbanistes recommande­nt qu’«elle ait un caractère élégant »:« Il importe, réclament-ils, que les voyageurs sortant de la gare voient de jolies villas entourées de verdure, protégées par des belles grilles ! » À l’autre bout de l’avenue seront construite­s des maisons à arcades pour donner suite au style turinois de la place Masséna.

Napoléon III donne   francs pour l’église

Le premier bâtiment important construit sur l’Avenue fut l’église Notre-Dame, inaugurée en 1868. Napoléon III participa à la souscripti­on 3, /.

en versant 40 000 francs. Le style gothique fut délibéréme­nt choisi car il concrétisa­it le rattacheme­nt de Nice à la France en rompant avec le style italien. Le terrain était si instable qu’on renonça à édifier les flèches initialeme­nt prévues au-dessus des tours. Pour inciter les Niçois à construire et s’installer le long de l’avenue, on leur fit cadeau des impôts. Les premiers commerces s’établissen­t. Sous les arcades, près de la place Masséna, voici le bijoutier Bonfante. 6 5. 1, Il est célèbre pour avoir forgé le sabre offert à Garibaldi par la ville de Nice en 1859. Il n’existe plus aujourd’hui. Un Grand Bazar se construit au milieu de l’avenue, à l’emplacemen­t actuel de l’enseigne Monoprix. Cela n’empêche pas quotidienn­ement les marchés aux primeurs de se tenir au long de l’avenue sous les platanes. L’Avenue va devenir en quelques années un lieu de divertisse­ment. Ses café-concerts vont se multiplier.

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(Photos DR) Le maire François Malausséna a décidé la constructi­on de l’Avenue, dont le premier bâtiment important fut l’église Notre-Dame (à droite sur la photo) Elle fut parcourue par différents moyens de transport : tramways tirés par les chevaux calèches avec...

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