La future avenue Jean-Médecin Changements d’époques et de noms
Le financement des arbres
années 1880, par Stephen Liégeard, dans son livre la « Côte d’Azur » qui a donné son nom à notre région : « À peine a-t-on quitté la gare et côtoyé l’imposante rangée d’eucalyptus qui abrite le trottoir, que les adjurations des cochers vous appellent «monsieur le comte», le fouet des omnibus, le sifflet des tramways à chevaux vous révèlent la présence d’une grande ville. Entre sa double rangée de platanes à hautes tiges, l’avenue de la gare se déploie. L’église néogothique de Notre-Dame, le Crédit Lyonnais, vieux palais de marbre, peuvent y compter parmi les plus remarquables édifices. Entre eux et à proximité s’ouvre la Bourse, petit temple de style grec, siège de retentissants procès. » La Bourse n’existe plus aujourd’hui. Son petit temple grec, situé en retrait de l’Avenue, au 50 avenue Gioffredo, a été transformé en salle des ventes. Quant au bâtiment du Crédit Lyonnais, il a été le premier grand établissement bancaire édifié sur l’Avenue. Ont suivi deux autres immeubles célèbres: celui, Belle Époque, des magasins de la Riviéra (aujourd’hui enseigne FNAC) en 1913 et, en 1916, celui des Galeries Lafayette aux façades ocre rouge et aux arcades turinoises. La Grande Guerre éteignit progressivement, à partir de 1915, les réverbères et les distractions de l’Avenue. Les grandes constructions ne reprirent qu’en 1921 avec les immeubles de la BNP et de la Société Générale. C’est le second qui, en 1976, devait être visité de nuit par un certain Spaggiari ! À cette époque, l’Avenue avait déjà pris le nom de Jean- Médecin (voir encadré). Mais pour tous, elle demeurait tout simplement l’«Avenue». Le juin , la municipalité Malausséna décide d’appeler la nouvelle artère Avenue du PrinceImpérial en hommage à Napoléon III. C’est en effet lui qui a rattaché Nice à la France en , à la suite d’un referendum populaire. C’est lui qui a décidé l’extension de la voie ferrée de Marseille à Nice et qui, à la suite de sa venue à Nice en septembre et de sa visite à la colline du château d’où il put avoir une vue panoramique de la ville, a insisté auprès de Masséna pour que la gare soit construite « à la campagne ».
Le septembre, la guerre franco-allemande de , déclenchée par l’Empire français de Napoléon III contre le Royaume de Prusse tourne à la catastrophe pour la France. Napoléon III capitule à Sedan avec généraux, à soldats.Dèsleseptembre,latroisièmeRépublique est proclamée à Paris. Ce même jour, sans perdre de temps, le conseil municipal se réunit à Nice, enregistre la démission du maire Malausséna et débaptise l’avenue du PrinceImpérial pour la nommer « Avenue de la gare ». La gare avait été inaugurée en par Napoléon III.
C’est le jour-même de l’armistice du novembre , mettant fin à la tragédie de la Première Guerre mondiale, que le conseil municipal, sous la présidence de son maire le général Goiran, s’est réuni pour débaptiser l’avenue de la gare et lui donner le nom d’ « Avenue de la Victoire». Au cours de cette même séance le boulevard du PontVieux devint boulevard des Italiens et la place de la Liberté fut nommée place Wilson en l’honneur du président des États-Unis entré dans la guerre pour soutenir la France. C’est en , sous la mandature de Jacques Médecin, que le nom de son père Jean Médecin a été donné à l’Avenue. Jean Médecin a été maire de à , avec une interruption de à où il laissa place à Jacques Cotta - père de la journaliste et éditorialiste de Nice-Matin Michèle Cotta. Il fut également candidat à l’élection présidentielle en et secrétaire d’État de la Présidence du Conseil, en , sous Edgar Faure. Jean Médecin était parfois surnommé « le roi Jean » ou bien encore « Jan de Nissa ». Total changement de physionomie de l’avenue Jean-Médecin, en , sous la municipalité de Jacques Peyrat avec la construction d’un nouveau tramway. L’Avenue avait connu un tramway tiré par les chevaux dans les années et un tramway électrique au début des années . Au XXIe siècle, les arbres sont abattus, les rails installés. L’Avenue entre dans son ère moderne.