Xavier de Moulins sur un champ de mines
Pour Handicap International, le journaliste de M6 a rencontré des femmes démineuses en Colombie
O n n’arrête pas le globe-trotteur de M6. Après une escapade aux États-Unis avec la Patrouille de France, Xavier de Moulins s’est récemment envolé pour la Colombie, où, avec l’aide de Handicap International, il est parti à la rencontre des femmes démineuses. Son reportage est diffusé dans 66 Minutes.
Comment s’est déroulé ce tournage ?
C’est un voyage très physique ! Je me suis retrouvé dans une région où il faisait 30 °C avec 70 % d’humidité. Autant dire que, au moindre mouvement, on ruisselle. C’est assez épuisant et éprouvant, mais j’ai rencontré des gens formidables. Et il faut voir dans quelles conditions ils travaillent.
Dans quelle région avezvous tourné ?
Au sud de Bogota. Très exactement dans la région de Vista Hermosa, une ville de 25 000 habitants située dans le département de Meta. Nous nous sommes retrouvés dans des villages de montagne – la région est très escarpée –, où les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) avaient concentré l’essentiel de leurs activités. Ça fait de ce petit coin l’endroit le plus miné de Colombie, qui est aussi le deuxième pays le plus miné après l’Afghanistan.
Réellement ?
Ces vingtsept dernières années, plus de 11 000 victimes ont été recensées ! Depuis l’accord de paix signé entre le gouvernement et les Farc, un processus de déminage a été mis en place : l’armée y prend part, ainsi que des organisations humanitaires. Ces opérations se déroulent dans le cadre du vingtième anniversaire du traité d’Ottawa, qui interdit l’emploi, la production et le stockage des mines antipersonnel. Et il se trouve que c’est les 35 ans de Handicap International.
Une organisation dont vous êtes proche…
Quand on a la chance d’avoir deux bras et deux jambes, c’est un minimum de se bouger pour la soutenir. Cette fois, je le fais à travers ce reportage.
Comment se passe le déminage ?
La région est très escarpée, ce qui ne simplifie pas les opérations, assez difficiles. D’autre part, les mines sont difficilement identifiables, et la présence de l’armée n’est pas forcément un allié. Le désarmement des Farc est récent, et c’est une région fréquentée par des gens qui ne sont pas forcément d’accord avec ce processus de paix. C’est encore chaud !