Air Cocaïne: le casting des accusés se précise
Cinq ans après un premier transport suspect entre la République dominicaine et Saint-Tropez, la perspective d’un procès dans l’affaire Air Cocaïne se précise. La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonné le renvoi de onze personnes devant la cour d’assises des Bouches-duRhône, selon une information de l’AFP. Trois autres suspects devraient être jugés par le tribunal correctionnel de Marseille pour des délits connexes. L’affaire avait éclaté au grand jour en mars 2013 avec l’arraisonnement d’un Falcon 50 à Punta Cana (République dominicaine). Vingt-six valises contenant 700 kg de cocaïne avaient été saisies dans cet avion à destination de l’aéroport de La Môle / Saint-Tropez. Les quatre Français à bord de l’avion (dont les pilotes) avaient été condamnés à vingt ans de prison à SaintDomingue. L’enquête ouverte en France, sous la houlette de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, a de son côté permis de mettre au jour au moins un précédent vol suspect, entre Puerto Plata (République dominicaine) et La Môle. Le 9 décembre 2012, une dizaine de valises – au contenu indéterminé – avaient ainsi été déchargées sur le tarmac de l’aérodrome varois.
Des Varois sur le banc des accusés
Dans cette affaire, plusieurs Varois sont mis en cause, notamment un ancien garde du corps de la jet-set qui prétend avoir voulu tenir le rôle d’agent infiltré, le patron d’une boîte de nuit toulonnaise ou encore un douanier en poste à La Seyne. L’improbable casting de ce dossier est en partie complété par la mise en accusation des deux pilotes qui avaient fini par fuir la République dominicaine dans des conditions rocambolesques, les dirigeants de la compagnie aérienne assurant les rotations transatlantiques en cause, mais aussi le commanditaire présumé de ces vols, un trafiquant lyonnais alors en cavale en Espagne. La décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel, saisie par des avocats de la défense après que les magistrats instructeurs avaient décidé cet été (nos éditions du 12 août) de renvoyer quatorze suspects devant la cour d’assises, est susceptible d’un ultime recours devant la cour de cassation.