Guirado pour exemple
Sa vie est rythmée par le rugby. Frustré par un difficile mois de novembre avec les Bleus, il se réjouit de repartir de l’avant avec Toulon en ce début décembre
Guilhem Guirado est un garçon qui est et veut rester positif. En toutes circonstances. Il aime regarder devant lui et aller de l’avant. Voilà pourquoi, sans oublier pour autant ce «novembre noir», il est passé à autre chose. En sa qualité de capitaine des Bleus, il a mal vécu les revers répétés de l’équipe de France. Sa frustration n’a pas été effacée par le parcours du RCT, guère plus heureux dans le championnat domestique avec trois défaites consécutives dont une concédée face au Racing 92 à Mayol. Mais toutes ces déconvenues sont désormais derrière lui. La victoire des Toulonnais contre Lyon a relancé la machine varoise, qui n’avait connu que trop de ratés jusqu’alors. Et de se réjouir d’être de nouveau parmi les siens. « Pour moi, le rugby, c’est le plaisir au quotidien. J’aime vraiment ce que je fais. J’ai tout le temps envie de jouer. J’adore la compétition. Quoi de mieux que retrouver les copains et renouer avec la victoire ? Le club, c’est notre gagne-pain ». A 31 ans, Guilhem Guirado, un des leaders du groupe, garde toute sa fraîcheur pour amener le RCT vers les sommets. Fabrice Landreau évoquait au soir de ce succès sur le LOU que la saison débutait vraiment. C’est aussi votre avis ? Non ! Nous sommes à la douzième journée, sans compter les deux premiers matches de poule en Champions Cup. Des points ont été pris au cours de cette période et ils compteront. Au cours d’une saison compliquée, il y a des moments creux, comme nous avons vu le mois dernier. Des remises en questions étaient nécessaires. On avait bien préparé la confrontation très importante contre les Lyonnais. On s’est bien resserrés. On a fait preuve de clairvoyance. C’était un tournant très attendu. Face à Lyon, on savait qu’il s’agissait d’un match charnière.
Ce mois de décembre est, selon vous, déterminant. Pourquoi?
Àlafindu mois de décembre (il reste à jouer Oyonnax à Mayol le , et Toulouse chez lui le en championnat, plus la toute prochaine double confrontation contre Bath en coupe d’Europe), tu sais généralement où tu en es. Je répète régulièrement que la saison est un véritable marathon. On rencontre des équipes de plus en plus armées. Le championnat est, cette saison encore, toujours plus relevé.
On a enfin vu, contre Lyon, un RCT appliqué quatrevingts minutes durant.
Notre prestation était, en effet, plutôt bien. C’était un match propre même si ce n’est jamais parfait. On a fait preuve d’une belle force collective tout au long du match qu’on a gagné. On avait ciblé cette opposition. Après trois échecs consécutifs, les joueurs ont su rebondir.
Comment, au sein de l’équipe de France, avezvous vécu les contreperformances toulonnaises ?
J’étais affecté, déçu, frustré en Bleu, tout en restant en contact avec le club. Nous étions, avec les autres internationaux toulonnais, les premiers supporters du RCT. On était tous concernés sans être directement impliqués. Le fait d’être reparti de l’avant contre le LOU avec le bonus à la clef montre que nous sommes sur le bon chemin.
Justement, le nouveau système de jeu semble avoir besoin de temps pour être mis en place et assimilé ?
Avec un nouveau staff et de nouveaux joueurs, mettre un nouveau jeu bien en place demande toujours du temps. Ça ne va jamais aussi vite qu’on le voudrait. C’est normal. Voilà pourquoi après notre succès, samedi, nous étions contents sans être euphoriques pour autant.
Une double confrontation contre les Anglais de Bath se présente. Elle pourrait être décisive pour l’octroi de la première place de poule.
En effet. Il faudra déjà être ponctuel à ce premier rendez-vous de Mayol. Certes acquises de justesse (victoire d’un point contre les Scarlets à domicile, et succès par le même écart à Trévise), on a deux victoires au compteur. En coupe d’Europe, le parcours importe peu. À nous de préparer au mieux ce match aller, sans penser à autre chose. La suite, elle sera toujours à temps d’arriver.
Êtes-vous préoccupé par les résultats du RCT ?
On n’est jamais assez serein. Il nous reste encore six mois devant nous. On va évacuer la frustration du début de saison. Il se dégage beaucoup de force du collectif. On possède un sacré groupe.
Anthony Etrillard, désormais épargné par les blessures, pousse fort derrière vous. C’est rassurant ou inquiétant ?
C’est très bien pour le club. Outre Anthony, il y a aussi Bastien (Soury) et Badri (Alkhazashvihili) qui pointent. Ils me poussent à être meilleur. J’ai toujours au fond de moi cette crainte de ne plus me sentir utile. Etre poussé dans ses derniers retranchements, ce n’est que du bon.
Après trois échecs les joueurs ont su rebondir” Mettre en place un nouveau style de jeu demande du temps”