Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les agriculteu­rs veulent des mesures contre le sanglier

Des agriculteu­rs de la région Paca ont réclamé hier, devant le siège de la Fédération régionale de la chasse à Aix, des mesures destinées à préserver leurs cultures face à l’animal « nuisible » MAINTENANT EN DVD

- K. M. kmichel@nicematin.fr

I «l faut mettre en place des protocoles de prélèvemen­ts avec les chasseurs, il faut un plan de gestion qui limite la proliférat­ion des sangliers !» Le porte-parole régional de la Fédération nationale des syndicats d’exploitant­s agricoles (FNSEA), Olivier Bel, résume en ces termes les raisons de la manifestat­ion des agriculteu­rs, maraîchers, etc., hier matin, devant le siège de la fédération régionale de la chasse, à Aix. Excédés par les dégâts causés par l’animal sauvage, les agriculteu­rs de la région – une quarantain­e – ont répondu à l’appel de la FNSEA régionale et porté leur colère face à ce qui devient, pour eux, un véritable fléau, mais aussi des solutions à mettre en oeuvre.

Interdire l’agrainage

Comme recruter des lieutenant­s de louveterie encadrés et rémunérés par l’État en charge des tirs d’été et tirs de régulation ; expériment­er le piégeage avec des cages, comme dans le Gard. Ou encore interdire l’agrainage, qui n’empêche pas les sangliers d’approcher les cultures. C’est déjà le cas dans les Alpes-Maritimes, où une vingtaine de lieutenant­s de louveterie a également été recrutée. En 2016, 27 000 sangliers ont été abattus dans le Var « et cela ne suffit pas » ajoute Olivier Bel. «Onest presque dans une gestion d’élevage, le sanglier est devenu un nuisible qu’il faut réguler. » La raison pour laquelle la FNSEA demande, justement, de classer le sanglier en espèce « nuisible » dans tous les départemen­ts et pendant toute l’année, permettant la mise en place de dispositif­s de chasse spécifique. Elle réclame également l’organisati­on de battues administra­tives régulières dans les chasses privées ou réserves où la chasse n’est pas autorisée. La situation est telle que « certains agriculteu­rs en sont à prendre leur permis de chasse pour pouvoir agir directemen­t sur leur exploitati­on» poursuit Olivier Bel. Dans le même temps, des fédération­s de chasse tirent la sonnette d’alarme devant le montant d’indemnisat­ions à octroyer aux agriculteu­rs. Indemnisat­ions qui, souvent, ne sont pas à la hauteur des dégâts causés: « Prenez un maraîcher bio, explique Olivier Bel. L’indemnisat­ion pour une salade est de 20 centimes d’euros quand, sur le marché, il la vend 1 euro. »

Réunion tripartite

Il est temps, souligne la FNSEA, que tous les acteurs se mettent autour d’une même table pour en débattre. « Nous voulons une réunion tripartite, animée par le préfet de région ». D’autant que «nous posons aussi une question de société» conclut Olivier Bel : est-ce que la proliférat­ion de l’animal n’est pas un mauvais signe par rapport à la biodiversi­té et une agricultur­e relocalisé­e qui fournit de l’alimentati­on. En substance: que veut-on faire de nos territoire­s ?

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(Photo DR) Une quarantain­e d’agriculteu­rs de la région Paca ont manifesté, hier, devant le siège de la fédération régionale de la chasse, à Aix-en-Provence.

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