Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Emmanuel Macron tire la sonnette d’alarme

« On est en train de perdre la bataille » contre le réchauffem­ent, a lancé le Président face aux dizaines de dirigeants mondiaux réunis à Paris hier

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Hier à Paris, Emmanuel Macron a appelé à la mobilisati­on lors d’un sommet où entreprise­s et institutio­ns internatio­nales ont promis de se détourner des énergies fossiles. « L’urgence est devenue permanente et le défi de notre génération est d’agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, pour mettre en oeuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies » ,a déclaré Emmanuel Macron devant une cinquantai­ne de chefs d’Etat et de gouverneme­nt réunis à l’occasion du deuxième anniversai­re de l’Accord de Paris sur le climat. Le président français avait décidé d’organiser ce sommet après l’annonce par Donald Trump du retrait américain du pacte historique contre le réchauffem­ent qui vise à contenir la hausse moyenne de la températur­e sous le seuil critique de 2°C. Sur la base des engagement­s pris par les Etats, la planète se dirige toujours vers +3°C par rapport à l’ère préindustr­ielle. Mais réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter les objectifs de l’accord de Paris demandera des investisse­ments massifs et des changement­s majeurs. En réponse aux appels à se désengager des énergies fossiles, la Banque mondiale a annoncé qu’elle arrêterait de financer après 2019 l’exploratio­n et l’exploitati­on de pétrole et de gaz, sauf « circonstan­ces exceptionn­elles ».

Kerry tacle Trump

« Il était temps pour nous de montrer l’exemple », a commenté le président de l’organisati­on Jim Yong Kim. L’ancien secrétaire d’Etat John Kerry, n’a pas hésité à qualifier le retrait américain de « honte » et de « décision autodestru­ctrice prise dans un but politique ». Relever ou non le « défi » du changement climatique fera « la différence entre la vie ou la mort de millions de personnes vulnérable­s à travers le monde », ainsisté de son côté le Premier ministre fidjien Frank Bainimaram­a, président de la 23e Conférence de l’Onu sur le climat (COP23). Parmi les présents sur l’île Seguin, à l’ouest de Paris, le Mexicain Enrique Pena Nieto, la Britanniqu­e Theresa May, l’Espagnol Mariano Rajoy, des présidents africains et de petites îles. La Chine, l’Inde ou le Canada, grands émetteurs de gaz à effet de serre, n’étaient représenté­s qu’au niveau ministérie­l. Côté américain, l’ancien maire de New York Michael Bloomberg, le gouverneur de Californie Jerry Brown, son prédécesse­ur Arnold Schwarzene­gger ou encore le milliardai­re Bill Gates. Mais ce sommet n’était pas une conférence des donateurs et s’est concentré sur des « solutions concrètes ». L’assureur Axa a ainsi annoncé un désengagem­ent accéléré de l’industrie du charbon, une « importante étape » applaudie par les Amis de la Terre et l’ONG allemande Urgewald qui juge que le Français va « beaucoup plus loin que les autres investisse­urs internatio­naux ». Un groupement de plus de deux cents grands investisse­urs a de son côté décidé de mettre la pression sur cent entreprise­s parmi les plus émettrices de gaz à effet de serre, pour qu’elles adaptent leur modèle à la lutte contre le réchauffem­ent.

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