Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Lucien Jean-Baptiste: «L’envie retrouvée»

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LA DEUXIÈME ÉTOILE

De Lucien Jean-Baptiste. Avec Lucien Jean-Baptiste, Firmine Richard, Anne Consigny, Roland Giraud, Medi Sadoun, Édouard Montoute, Michel Jonasz. Durée :  h . Genre : comédie. Notre avis :

Près de dix ans après La première étoile, JeanGabrie­l (Lucien JeanBaptis­te) est de retour. Il emmène aux sports d’hiver son épouse (Anne Consigny) et leurs ados, par nature récalcitra­nts, mais également deux grands-parents. D’un côté, Firmine Richard qui débarque des Antilles avec une hotte bourrée de traditions: petit cochon et «chanté Nwel». De l’autre, Roland Giraud, ex-militaire rivé à ses principes et à son clairon. Se greffe enfin Jojo (Édouard Montoute), fuyard errant façon The Revenant.

Le succès de La Première Étoile rendait la suite obligatoir­e?

C’est vrai que La Première Étoile en appelait une deuxième. Mais j’ai pris beaucoup de temps car je ne suis pas un movie-maker .Je ne suis pas un mec de marketing. Comme réalisateu­r, je n’ai pas envie de raconter toujours les mêmes histoires. Et comme acteur, je ne veux pas jouer Jean-Gabriel toute ma vie. Donc, refus net au départ, puis on a pris le temps de retrouver l’envie. Une suite, pourquoi pas? Mais à

L’histoire

condition de faire un film sincère, généreux, positif.

Tourner La Deuxième Étoile, ça aide à faire d’autres films?

Soit on peut faire d’autres films parce que les précédents ont bien marché, soit on a « la carte », comme on dit. La Première Étoile a fait , million d’entrées, j’ai fait trois autres films entretemps dont deux n’ont pas marché du tout. ° Couleur et Dieumerci!

Vous avez fait de Medi Sadoun un vrai Antillais !

Je cherchais un « méchant » de comédie. Il a eu la gentilless­e d’accepter, tout en me disant qu’il aimerait bien tenter un accent

DRÔLES DE PETITES BETES

D’Arnaud Bouron et Antoon Krings. Avec les voix françaises de Kev Adams, Virginie Efira, Emmanuel Curtil. Durée :  h . Genre : animation. Notre avis : Lorsqu’Apollon, un grillon baladin au grand antillais. Je ne voyais pas trop pourquoi il s’imposait ce truc-là, mais quand il s’est lancé, ah, ouais ! Il le fait mieux que moi ! En fait, Medi a baigné dans la culture antillaise en chantant dans une chorale gospel. Et surtout, il a chopé le côté «mytho» de certains insulaires : ces mecs qui ne bougent pas mais jurent qu’un jour, ils partiront car ils ont un projet. Un plan. Des connexions. À Paname ou Miami. Bref, je lui ai dit: “Vas-y, régale-toi !” Il m’a tué de rire.

On a le sentiment que Firmine Richard aussi s’est amusée…

Elle adore ce personnage et les gens l’adorent aussi. Firmine, c’est l’archétype de la mère antillaise. Elle a créé quelque chose qui sort du stéréotype dans lequel on l’a souvent mise : la nounou, l’infirmière.

Et le choix de Roland Giraud?

Je cherchais quelqu’un pour le rôle du père de ma femme et Roland m’a fait rire pendant tout un déjeuner. Mais je sentais aussi qu’il y avait au fond de lui une grosse charge émotionnel­le. Quand on choisit un acteur, on travaille avec tout ce qu’il a en lui. En plus, il joue du cor… Mais je voulais qu’il fasse une belle boucle. Pas question de lui demander du Papy fait de la résistance pendant une heure et

demie. Et là, Roland… César du meilleur grand-père !

Entre Les Bronzés font du ski et The Revenant, cette Deuxième étoile multiplie les clins d’oeil.

La référence à The Revenant, c’est aussi une façon de dire à Édouard Montoute qu’il n’est pas moins bien que Leonardo DiCaprio. On lui fait jouer quoi? Un sanspapier­s? Non, on y va. À un moment, on ne sait plus dans quel film on est tellement il bascule. J’ai la chance d’avoir d’excellents interprète­s. Qui forment une vraie famille. La Première Étoile était un souvenir d’enfance. Autour de ma mère, qui n’avait pas d’argent mais nous

emmenait au ski.

On peut imaginer une suite ?

On peut tout imaginer. Mais j’imagine surtout que je vais raconter plein d’autres histoires avec plein d’autres acteurs, avant. Première chose : une série pour France , adaptée de mon film Il a déjà tes yeux. Six fois  minutes, je tourne en septembre. Ça, c’est sûr. Pour le reste, je ne m’avance jamais tant qu’un projet n’est pas arrêté. Faire un film, c’est toujours un miracle. Deux, trois ans de travail pendant lesquels tout peut arriver.

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

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