L’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron jugé aux assises pour viol
Au premier jour de son procès, Georges Tron, toujours maire LR de Draveil (Essonne), a affirmé, hier, aux jurés qu’il était victime d’un « complot »
L’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron, accusé de viols en réunion à l’occasion de séances impromptues de réflexologie plantaire, est apparu déterminé à montrer qu’il était victime d’un « complot », au premier jour de son procès hier devant les assises de Seine-Saint-Denis. L’élu LR, qui dirige toujours la mairie de Draveil (Essonne), est accusé par deux anciennes employées municipales de viols et agressions sexuelles avec la participation de son ancienne adjointe à la Culture Brigitte Gruel. Tous deux clament leur innocence. Le scandale avait éclaté en mai 2011 dans le sillage de l’arrestation à New York de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, mettant soudain en lumière sa passion pour la réflexologie plantaire. Les plaignantes ont affirmé que les séances de réflexologie étaient le prélude à des attouchements et des pénétrations digitales qu’elles disent avoir subis entre 2007 et 2010. Virginie Ettel et Eva Loubrieu ont expliqué avoir été tétanisées face à leur employeur de vingt ans leur aîné.
L’ombre du FN ?
Au cours de l’interrogatoire sur sa personnalité, l’élu de 60 ans – qui se dit également passionné de montagne, d’arts martiaux et collectionneur de stylos – a expliqué que la réflexologie était pour lui une activité « parapublique » dans la mesure où il était membre fondateur de l’Association pour l’alternative en médecine (APAM). L’élu a évoqué à plusieurs reprises le rôle de deux opposants, les frères Jacques et Philippe Olivier, qu’il accuse d’être derrière le « complot » qui l’a mené devant la justice. Philippe Olivier est marié à Marie-Caroline Le Pen, soeur de la présidente du Front national Marine Le Pen. « Depuis 2009, la vie politique de Draveil avait été totalement bouleversée par l’émergence de la famille Le Pen. On n’était plus dans un débat politique, mais dans un débat de haine, de règlements de comptes », at-il affirmé. Il avait démissionné de ses fonctions de secrétaire d’Etat à la Fonction publique (2010-2011) dans la foulée du scandale mais pas de sa mairie de l’Essonne : « Je n’allais pas faire un tel cadeau à ces opposants », a-t-il argumenté.
Jusqu’au décembre
Interrogé par son avocat Eric Dupond-Moretti pour savoir s’il avait été infidèle en 35 ans de mariage, Georges Tron a répondu : « Une fois, je n’ai aucune fierté à l’avouer ici. » Le procès se tient à Bobigny, à l’écart de l’Essonne où Georges Tron est élu de longue date : il est maire de Draveil (30 000 habitants) depuis 1995, conseiller départemental et ancien député (1993-2010, 20112012). Des dizaines de personnes sont appelées à témoigner au cours de ce procès qui doit durer jusqu’au 22 décembre.