Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les ados trichent déjà...

Antoine de la Geek School : « Eduquer au lieu de diaboliser »

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La Geek School a deux ans et demi. Elle a été créée à Sophia Antipolis par deux camarades de promos, issus de la même école d’ingénieur, et rayonne désormais dans tout le départemen­t. Cette école, pas tout à fait comme les autres, vient même d’ouvrir une antenne à Toulouse. Son objectif : « Éduquer au et par le numérique un public de 7 à 17 ans. » «Cela va du code à la programmat­ion, en passant par l’électroniq­ue ou le graphisme », explique Antoine Augier, l’un des fondateurs. Il vient de l’Éducation nationale : « Durant douze ans j’ai été prof de maths », expliquet-il. Et pour lui, c’est à la fois « paradoxal » et « complèteme­nt illusoire» de vouloir restreindr­e l’accès aux nouvelles technologi­es.

« Monter dans le train plutôt que l’arrêter »

« Plutôt que de vouloir essayer d’arrêter le train en marche on ferait bien de monter dedans le plus vite possible », estime Antoine. Notamment l’Éducation nationale qui, de son point de vue, a « déjà pas mal de wagons de retard». Tout simplement parce qu’il est bien difficile de « former 300 000 à 500 000 profs à une matière qui, en outre, est en perpétuell­e évolution ». Alors on veut interdire. Ou du moins limiter l’accès aux réseaux sociaux pour les plus jeunes publics. Ce qui, pour lui, est « complèteme­nt illusoire »: «On n’arrive déjà pas à faire en sorte que Google paye sa TVA», sourit-il. Antoine estime que ce n’est «pas la bonne méthode». « Plutôt que de diaboliser, on devrait au contraire éduquer nos enfants.» Leur apprendre à maîtriser ces « outils formidable­s » qui offrent «un accès illimité au savoir» et permettent de « lutter contre l’échec scolaire». Peu importe pour lui qu’un élève ait envie d’apprendre la grammaire au travers d’une applicatio­n. « L’important c’est qu’il ait envie d’apprendre.» Et pour cela, le tableau noir serait complèteme­nt « dépassé ». « Les élèves ne sont plus en capacité de rester dix heures le nez sur leur cahier. Ils ont changé parce que le monde dans lequel ils vivent a évolué.» Et pour Antoine, il serait grand temps que le monde de l’éducation en prenne conscience : «Tous les secteurs ou presque ont fait leur révolution numérique sauf celui de l’enseigneme­nt.» ■ Selon une étude IpsosMédia­métrie datant de 2015, c’est la part des personnes âgées de 15 à 24 ans connectées aux réseaux sociaux.

■ C’est le nombre d’inscrits à au moins un réseau social dans la tranche des 11-12 ans selon l’opérateur Orange. Soit plus de la moitié !

■ Soit environ un quart des enfants âgés de 9 à 10 ans est aussi sur les réseaux sociaux. Autant dire que la limite légale fixée à 13 ans est loin d’être respectée.

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Photo Sébastien Botella La Geek School, une école créée à Sophia Antipolis où les écrans ne sont pas bannis... Bien au contraire.  %  %  %

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