En position de force
Désormais installé à droite de la mêlée toulonnaise, le pilier sud-africain Marcel Van der Merwe appréhende ce match avec une relative sérénité. Il ne compte pas voyager à vide
Arrivé l’an dernier à Toulon pour deux saisons, le pilier droit sud-africain Marcel Van der Merwe a réglé la concurrence au RCT. Son temps de jeu en atteste : même s’il s’en défend en rappelant que « la saison est encore longue »et« qu’il faut prouver tous les week-ends », c’est bien lui le numéro 1 au poste si important de pilier droit. Avec déjà 768 minutes de jeu (165 en Champions Cup et 603 en Top 14), l’ancien joueur des Bulls de Pretoria devance largement Levan Chilachava (247 minutes) et le jeune Emerik Setiano (193 mn). Nettement moins sollicité en Super Rugby, Marcel n’a jamais autant joué depuis ses débuts chez les Cheetahs, mais à 27 ans, le gentil colosse (1,88 m pour 120 kg) s’accommode plutôt bien de ces cadences élevées.
« On va régler ça ce week-end »
À la veille d’une rencontre encore très compliquée contre Bath, il est même particulièrement rassurant : « Je me sens bien, c’est vrai, surtout pour un mois de décembre. Je vais continuer à gérer pendant la semaine pour être à 100 % le week-end... » Il le faudra pour prendre une petite revanche sur une mêlée anglaise très performante à Mayol : « On a eu quelques problèmes techniques, c’est vrai. On a essayé de les régler pendant le match. On sait qu’on peut encore améliorer les choses. On va régler ça pour ce weekend » assure Marcel pas plus impressionné que ça par son redoutable vis à vis, le jeune Obano. « C’est un bon pilier, concède-t-il seulement dans un sourire entendu. Techniquement leurs premières lignes sont costauds. » Ont-ils un peu triché aussi pour embrouiller les cartes toulonnaises ? Marcel ne commentera pas la question... Mais il ne semble pas très inquiet sur le sujet, persuadé que le RCT a toujours les moyens de contourner les difficultés pour gagner, même chez des Anglais que l’on pressentait un niveau au dessus avant de les rencontrer. « C’est ce qui fait le charme du rugby » précise Marcel pour expliquer les belles performances de La Rochelle, Clermont, et même Toulon à l’aller. « À chaque match sa vérité. C’est pour ça qu’on aime ce sport. Si tout le monde se donne à fond, le jour J, tout est toujours possible…» Le Top 14 ne serait donc pas si mauvais qu’on veut bien le dire : «En ce qui me concerne, je trouve qu’il est un peu plus structuré. C’est un autre style de jeu» affirme le bûcheron de Toulon.
« On y va pour gagner ! »
Personnellement, Marcel Van der Merwe, qui n’était pas de la campagne européenne 2015-2016, n’a jamais mis les pieds à Bath. Mais malgré les nombreux charmes de cette cité thermale très appréciée outreManche, il ne se déplacera pas pour faire du tourisme : « Comme je viens de le dire, ça dépend du jour. Mais on y va pour gagner et on va se donner à 100 % pour ça. » Concentré sur l’objectif immédiat, Marcel essaie de ne pas s’en laisser distraire. Depuis quelques semaines pourtant, il est en négociation avec Mourad Boudjellal pour une éventuelle prolongation de contrat et son avenir, qui pourrait aussi se situer chez les Wasps (il a reçu une offre), est entre parenthèses : « Les gens parlent mais rien n’est encore décidé, précise-t-il en tendant la perche à son président. Moi, je suis heureux à Toulon mais maintenant ça dépend du boss… » Presque serein avant ce match et même pour la suite, Van der Merwe prend donc les choses comme elles viennent. Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’essaie pas d’influer sur le cours de sa vie. Limite gêné de nous dévoiler son livre de chevet : « Sept marches simples pour accéder à la liberté financière », de Tony Robbins, l’homme de tête de la mêlée varois nous précise : « C’est aussi un ouvrage qui évoque la préparation mentale et donne des clés pour réussir dans la vie... » Qu’il ne change donc rien. Pour l’instant, ça marche !