Cancer du sein : des tests pour éviter des chimiothérapies inutiles
Des tests génomiques pour limiter les indications de chimiothérapie aux patientes dont on est certain qu’elles en tireront bénéfice, épargnant les autres d’un traitement parfois lourd et disproportionné. Cette avancée majeure pour les malades était présentée lors du dernier « Jeudi du Sein » organisé le Dr Bernard Flipo (Clinique SaintGeorge, Nice) et par l’une des meilleures spécialistes du domaine, le Pr Frédérique Penault-Llorca vice-présidente d’UniCancer. Connue au niveau international pour ses travaux sur la prédiction de réponse aux traitements contre le cancer grâce aux tests génomiques, le chercheur a expliqué les bénéfices attendus pour chacun d’entre eux et les raisons de ses «préférences» actuelles pour le test Prosigna®. Un test génomique qui porte sur 50 gènes, et permet le calcul du risque de récidive du cancer au cours des dix prochaines années, en combinant les paramètres biologiques de la classification de la tumeur à un score de prolifération et à la taille tumorale. Permettant d’éviter dans certains cas des chimiothérapies inutiles.
Application clinique en temps réel
Très coûteux (2 à 3 000 € selon le test), encore peu accessibles en France, les tests génomiques sont heureusement largement utilisés en cas de besoin à Nice. «Pour la première fois, et dans des cas très commente le Dr Flipo. Au cours de cette soirée qui réunissait quelque 80 spécialistes (chirurgiens, radiologues, radiothérapeutes, pathologistes, plasticiens, gynécologues), d’autres sujets majeurs étaient abordés : la précocité du diagnostic par la tomographie mammaire (Dr N. Butori), la conservation de l’aréole et du mamelon lors de la chirurgie (Dr B. Flipo), et la sexualité après les traitements (Dr H. Clavé). Autant de thèmes dédiés à la sécurité des traitements et à la préservation de la qualité de vie des femmes touchées par ce fléau. «À l’heure où le San Antonio Breast Cancer 2 017 [l’un des plus importants congrès mondiaux dédiés à la recherche sur le cancer du sein, ndlr] tire les conclusions de la recherche internationale, la région niçoise fait preuve de son dynamisme, en matière d’application clinique en temps réel des progrès de nos chercheurs, afin de répondre aux attentes légitimes des patientes » ,seréjouit le Dr Flipo. La bataille contre le cancer du sein n’est pas achevée ; et la mobilisation des acteurs de santé est une source de réconfort pour les milliers de femmes, jeunes et moins jeunes, touchées par la maladie.