Var-Matin (La Seyne / Sanary)

JOURNÉE, HYÈRES-TOULON - DIJON : -) Arnold et... Raymond

Reggie Arnold et Ray Cowels III, auteur de 45 des 75 points du HTV vendredi, continuent de marquer le championna­t de leur empreinte

- GUILLAUME RATHELOT

L’image paraît anodine. Reggie Arnold décale son coéquipier Ray Cowels III dans le corner. L’arrière américain dégaine un nouveau panier et donne dix longueurs d’avance à Hyères-Toulon contre Dijon (63-53, 31e). Il se dirige avec un large sourire vers son passeur. Les deux joueurs se tapent dans la main et repartent finir leur chantier. À eux deux, ils ont inscrit 60 % des points varois (24 pour Arnold, 21 pour Cowels). Ajoutez-y quinze rebonds cumulés et vous tenez les deux « big men » de la victoire de vendredi (75-72). Voire, jusque-là, de la saison. Les deux meilleurs marqueurs du HTV (17,8 pts en moyenne pour Raymond, 14,7 pour Reggie) figurent aussi dans le top 10 du championna­t.

« Ça dégaine sans réfléchir »

Cowels, qui a reçu son maillot pour le All Star Game avant le coup d’envoi, a été le premier à s’exprimer. Arnold lui a emboîté le pas, sonnant le réveil du HTV dès le retour des vestiaires (14 pts dans le 3e quart-temps). C’est clairement lui, l’ailier, qui a tiré son équipe vers le haut. « Il a été insolent d’adresse », a constaté Laurent Legname, l’entraîneur dijonnais. Cowels admire aussi : « Reggie a enchaîné un paquet de superbes actions coup sur coup. » Capables de faire feu derrière l’arc tout autant qu’en pénétratio­n, les deux compatriot­es ont été des dangers permanents pour les Bourguigno­ns. « On savait que c’était deux joueurs très offensifs. On a essayé de faire ce qu’on pouvait, mais avec autant de rebonds offensifs... Ça shoote vite et quand ils sont en confiance, ça dégaine sans réfléchir, avec des tirs à 7,50 ou 8 mètres. Ils ont été chauds, ils en ont profité. Et notre manque de rotations a fait que l’on n’a pas pu défendre super dur pendant 40 minutes », a reconnu le Varois de la JDA et internatio­nal français, Axel Julien. Comble du bonheur pour le HTV, les deux gâchettes s’entendent à merveille, sur le terrain mais aussi en dehors. Le fait qu’ils partagent le même agent (lire par ailleurs) et qu’ils ont habité en Californie a créé des liens naturels entre eux. Humble comme jamais, Raymond Cowels a par ailleurs rendu hommage à ses coéquipier­s. « Ils posent les écrans qui nous permettent d’être Ray Cowels III et Reggie Arnold sont des ogres. Des gloutons. Ou des gourmands. Contre Dijon, ils ont tout monopolisé. La marque ( pts). Les tirs (). Les rebonds aussi (). Le temps de jeu ( et  minutes respective­ment). Et donc l’attention, forcément. Les deux playmakers du HTV ont cartonné. Ensemble, cette fois. C’est ainsi la première fois qu’ils franchisse­nt tous les deux la barre des  points dans le même match. D’ordinaire, l’un remplace l’autre qui est un peu plus en dedans. Si l’envie leur prenait de briller à nouveau en même temps, les Varois peuvent voir venir. Surtout s’ils sont imités par l’un de leurs coéquipier­s, comme Vafessa Fofana ( pts et  rebonds, photo cicontre) vendredi. L’ailier continue de prouver qu’il ne se contente pas toujours d’un rôle dans l’ombre.

« Leur impact a été sous-estimé »

Sebastian Hermeth, l’agent d’Arnold et Cowels, estime – c’est son rôle – que ses deux poulains ont le niveau d’Euroligue. Il s’étonne qu’ils soient passés sous les radars de plus grandes écuries, s’en prenant à « l’arrogance du marché français, aveugle à l’époque ». Il cite notamment les  pts d’Arnold contre Nanterre en Eurochalle­nge, son QI basket et son profession­nalisme. Et la participat­ion de Cowels à la NBA Summer League de Las Vegas. « Des coaches français, comme Kyle Milling, l’ont vu, mais je suis sûr qu’ils ont sous-estimé son impact en Pro A », continue-t-il. Dès lors, l’agent ne peut qu’apprécier « les talents de scouting » et le coaching de Manu Schmitt. « Il utilise ses joueurs pour leurs compétence­s et prépare sa tactique en fonction des armes dont il dispose, quand la plupart des coaches ont leur style de jeu et demandent aux joueurs de s’y adapter. »

ouverts. Rien de tout ça n’arriverait sans cinq gars sur le parquet. Sans l’équipe, on ne pourrait pas marquer les points. Si Ferdi ne vient pas en post-up, si Vaf ne joue pas dur en défense et capte les rebonds, si Terry ne nous donne pas de bons ballons, si

Alex ne met pas les tirs ouverts, si Digué ne rentre pas avec son intensité… Il faut les remercier. » Quant au timide Reggie Arnold, pas fan d’interviews, il n’en pense sans doute pas moins. Les marins jaunes continuent de souffrir sur la ligne des lancers francs. Après avoir laissé filer huit points et la victoire à Châlons-Reims de la sorte, ils ont raté dix paniers dans cet exercice vendredi, avec un maigrelet  sur  ( % de réussite, à mettre en perspectiv­e avec le / des Dijonnais). « C’est notoiremen­t insuffisan­t », glissait Manu Schmitt, qui va s’arracher quelques cheveux pour faire travailler ses joueurs sur la ligne. Et leur mental. Bizarre, alors que la confiance semble les habiter. Zéro point au compteur (/). Une première depuis le  avril dernier contre Antibes. Alexandre Chassang a vécu un calvaire, du moins sur le plan offensif. Ce qui frustre l’ailier fort au plus haut point. Maigre consolatio­n, soulignée par son entraîneur : « Alex, OK, il ne met pas de points, mais il défend, il se sacrifie, il fixe… On a besoin de ça, car sans ça, on n’existe pas. » Témoin de son « sacrifice », ses cinq fautes, qui ont aussi privé le joueur formé à l’Asvel de s’exprimer davantage… Il n’a d’ailleurs joué que  minutes, son plus faible total de la saison.

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(Photos Patrick Blanchard et L. M.) journée Malgré les apparences, Reggie Arnold les débats face aux Bourguigno­ns. (au centre) et Raymond Cowels (tout à gauche) ont régné sur

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