E. Macron: «Je travaille pour les Français»
Interrogé par Laurent Delahousse pour France 2, le président de la République a rappelé les raisons de son engagement pour le pays
Emmanuel Macron n’aura même pas pu féliciter les handballeuses françaises, parvenues à se hisser sur la plus haute marche du podium du hand féminin en battant hier soir à Hambourg, les – jusque-là indétrônables – Norvégiennes : son interview diffusée sur France 2 hier soir a été enregistrée mardi. Depuis l’Élysée, dans une mise en scène savamment orchestrée, il a accepté de marcher pour répondre aux questions d’un Laurent Delahousse... un brin déférent tout de même. De fait, le président de la République ne s’est risqué à aucune polémique. Ni celle sur ses ministres millionnaires, moins encore sur celle – légitime – des véhicules polluants du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot (des informations révélées après le jour de l’enregistrement). Un ministre dont il salue l’engagement et le travail : « Il apprend les contraintes de l’exercice politique (...). C’est un inquiet c’est pour cela que je l’ai choisi (...), je ne veux pas des gens qui sont contents d’être ministre, je veux des gens qui agissent. Lui, il agit, il n’est jamais satisfait. »
« Mettre la finance au service du climat »
Le climat justement, et ses enjeux, il en a été largement question. À travers les relations avec Donald Trump : « On a eu une discussion franche (...) je ne crois pas qu’il soit convaincu que le changement climatique n’existe pas », et jusqu’à la question du nucléaire : « Nous allons attendre le rapport de la haute autorité de sûreté nucléaire» pour prendre des décisions. Sans oublier les énergies renouvelables, dont « le rapport au temps n’est plus adapté ». Pour preuve : les grands projets éoliens décidés par Nicolas Sarkozy, «si j’ai de la chance, c’est moi qui les inaugurerai »… Le Président a cependant rappelé son intention de mettre « la finance au service du climat », répondant point par point aux arguments de son interlocuteur… sans dire un mot sur le sujet brûlant de l’actualité : Notre-Dame-des-Landes. Emmanuel Macron « travaille pour les Français », et son action sur la scène internationale en est aussi la preuve. Car la politique extérieure n’est pas sans rapport avec la lutte contre le terrorisme, en atteste l’action de la France au Sahel : « C’est un agenda essentiel pour les concitoyens ici ! » Son rapport au temps, son destin, sa vision de l’exercice du pouvoir : il lit tout, confit qu’« il ne faut pas s’agacer de ce que l’on dit, il faut accepter la part d’impopularité qui va avec certaines réformes, ensuite il faut essayer de convaincre… » : on se serait cru un dimanche soir sur le divan de Marc-Olivier Fogiel, sur le service public.
Une réforme pour le service public
Le service public on y était, justement. Et à faire des confidences, Emmanuel Macron ne cache pas sa volonté de réformer ce même service public. Il invite les professionnels du secteur à participer à « une réflexion» sur le sujet. « On va reposer les bases de la mission. » En moins d’une heure, le président de la République a voulu faire la preuve de toute la détermination qui l’habite et qu’il entend incarner : « Je fais ce que j’ai dit, lâche-t-il avant de conclure l’entretien. Je suis pleinement déterminé et à la tâche pour faire ce que j’ai à faire. Je fais le maximum pour vous protéger, pour éviter les conflits et préparer au mieux notre avenir commun. Construire un meilleur futur en travaillant à la paix au Sahel, dans le Golfe, et en matière d’écologie (...) Si des erreurs ont été faites, je les corrigerai. » Ses derniers mots à l’attention des Français? «En cette fin d’année, je leur dis (aussi) de prendre un peu de temps en famille, c’est le bon moment pour le faire. » Français soyez rassurés, depuis sa « chapelle » élyséenne, Emmanuel Macron veille.