Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Et si le conseil syndical avait le pouvoir décisionne­l ?

- M. et Mme O.C. - Le Cannet

Dans toute copropriét­é existe un conseil syndical dont les missions – assister le syndic et contrôler sa gestions –, sont édictées par l’article 21 de la loi du 10 juillet 1965. La seule exception est lorsque l’assemblée générale décide qu’il n’y aura pas de conseil, en raison par exemple de la très petite taille de la copropriét­é. Dans le cadre du projet de loi relatif au droit à l’erreur et à la simplifica­tion, dit projet Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, le gouverneme­nt, après accord en Conseil des ministres, va faire voter au Parlement une loi d’habilitati­on à réformer par ordonnance le statut de la copropriét­é. Le texte prévoit, par une améliorati­on des situations existantes, de lever les blocages qui entravent la réalisatio­n de travaux, notamment en modifiant les compétence­s et le statut du conseil syndical pour le doter d’un véritable pouvoir décisionne­l et de la personnali­té juridique. L’idée sous-jacente serait ainsi de faciliter les prises de décision pour la rénovation énergétiqu­e des immeubles d’habitation. Pour cela, les copropriét­aires pourront choisir entre deux régimes (en fonction de la taille et de la compositio­n de la propriété privée) lors de l’assemblée générale annuelle : le régime classique ou triptyque « syndic-assembléec­onseil syndical » (avec maintien de la possibilit­é de ne pas créer de conseil syndical) ; un régime avec syndic et conseil d’administra­tion (à la place du conseil syndical), et avec une assemblée générale aux pouvoirs nettement restreints. Si le texte était voté en l’état, ce serait une véritable bombe. En effet, l’adoption du second régime, à

l’exception de l’approbatio­n des comptes, qui relèverait toujours de la compétence exclusive de l’assemblée générale, permettrai­t au conseil d’administra­tion, en plus des pouvoirs actuels du conseil syndical, de prendre seul les décisions qui relèvent aujourd’hui de l’assemblée statuant à la majorité de l’article 24 ; l’assemblée pourrait également à la majorité absolue lui confier le soin de prendre les décisions relevant de l’actuelle majorité de l’article 25. Donc de décider de tous les travaux, même d’améliorati­on ! Nul besoin d’être devin pour imaginer le danger que pourrait représente­r ce nouvel organe décisionne­l : le renforceme­nt de pouvoir du couple actuel syndic profession­nelconseil syndical. Un binôme souvent décrié dans certaines grosses

copropriét­és car monopolisa­nt le savoir et la connaissan­ce des « affaires », confirmant ainsi légalement un rapport asymétriqu­e avec le copropriét­aire de base, appelé chaque année à entériner les décisions prises, bien souvent, en petit comité. A suivre donc...

COPROPRIÉT­É Abattage d’un palmier sur un toit-terrasse

En , nous avons acheté en Vefa [vente en l’état futur d’achèvement] un appartemen­t-terrasse comportant une énorme jardinière dans laquelle le constructe­ur a planté un palmier. Le syndic, à la suite d’une AGE, souhaite nous imposer l’abattage de celuici car ses racines se répandent hors jardinière et provoquent des dommages à l’étanchéité. Nous

ne nous opposons pas à la décision, mais souhaitons que la copropriét­é remplace ce palmier à l’identique mais en ayant recours à une protection pour les racines. Le syndic et l’AGE nous opposent leur refus. Ils veulent tout enlever et rien remplacer. Quels sont nos droits ? D’après les termes de votre lettre, il semble que vous n’ayez pas voté la décision d’arracher ce palmier planté sur votre terrasse. Il s’agit d’une erreur du syndic car les arbres plantés à la création de votre copropriét­é ne peuvent être arrachés qu’en ayant réuni l’unanimité des voix des

 ?? (DR) ?? Donner plus de pouvoir au conseil syndical : pourquoi pas. Mais plus que jamais, il devra rendre comptes de ses décisions aux copropriét­aires lors de l’assemblée générale.
(DR) Donner plus de pouvoir au conseil syndical : pourquoi pas. Mais plus que jamais, il devra rendre comptes de ses décisions aux copropriét­aires lors de l’assemblée générale.

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