Var-Matin (La Seyne / Sanary)

CP: où en est-on?

A l’école de La Beaucaire: «Ce que je préfère, c’est les ateliers»

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« Allez, allez, en rang par deux ! » Il est 13h30, quand retentit, au 105 impasse des Collines, la sonnerie de l’école. Une journée presque comme les autres à l’école élémentair­e de La Beaucaire. Sauf qu’en cet après-midi de décembre, quelque chose n’est pas vraiment « comme les autres » quand les élèves de Danielle Vaney-Samper grimpent les escaliers bleu et blanc jusqu’à leur classe du premier étage. Au lieu d’être vingt-quatre, ces petits CP ne sont en effet que… quatorze. Dans la classe, les traditionn­elles tables où les élèves sont assis alignés, deux par deux, ont disparu. Elles ont été remplacées par quatre groupes de tables de quatre, histoire de favoriser les interactio­ns. Dans les coins, un atelier lecture et deux bancs, où les élèves peuvent se rassembler tous ensemble. Si le premier était déjà là, le deuxième est nouveau. Lui aussi s’est dédoublé ! Mais dédoublés ou pas, on n’est pas à l’école pour beurrer des tartines. «Prenez le crayon et le stylo vert ! », lance la maîtresse en distribuan­t les feuilles de calcul mental. Pendant dix minutes, les « 12+0 » succèdent aux « 9+2 » et aux « 1+9 ». « Mettez le plus gros dans votre tête et ajoutez celui qui reste!», coache la maîtresse, avant d’interroger tout le monde à tour de rôle pour corriger. Petits effectifs oblige, tout le monde peut prendre la parole. Avec parfois des moments d’authentici­té bruts. «Eh, eh, tu sais que Johnny Hallyday, il est mort?», lance la petite Manessa. Maintenant que tu le dis, il m’a semblé en entendre parler… Vient ensuite le moment des ateliers. Après une rapide présentati­on, voilà les enfants dispatchés en trois modules tournants : un groupe apprend à reconnaîtr­e les chiffres avec un loto, un deuxième se familiaris­e avec les dizaines et les unités en groupant des chouettes dans nichoirs quand un dernier additionne des légumes dans une marmite. « C’est ce que je préfère les ateliers, s’amuse Fériel, 6 ans. C’est plus rigolo, ça change tous les jours, et en plus j’ai mal aux doigts quand on écrit trop ! » Après les mathématiq­ues, place à la lecture. Tout le monde rapplique dare-dare dans le coin de rassemblem­ent pour écouter les aventures d’Ulysse et de ses compagnons, échoués sur l’île de la magicienne Circé et transformé­s en cochons. « Ça permet de les mettre en contact avec la culture, c’est important », souffle «Maîtresse». Une façon de se mettre en doigts pour attaquer la dictée hebdomadai­re et une discussion passionnée autour du mot « dribble. » « Hahah ! C’est pas aussi facile quand il faut utiliser des mots », s’amuse l’instit face aux définition­s abracadabr­antesques des petits. « Bon aller, il nous reste dix minutes, on va jouer au basket dehors ! », lance Mme Vaney-Samper à la cantonade. « Ouaaaaiiii­sssss ! »À regretter que Peter Pan ne puisse tous les embarquer au Pays imaginaire…

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À l’école de La Beaucaire, dans les classes de CP, le nombre d’élèves varie entre quatorze et quinze.
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