La qualité des vins menacée
La comparaison est osée, mais il en est du stress hydrique comme du cholestérol. Autrement dit, il y a le bon et le mauvais. « C’est parce que les vignes connaissent un stress hydrique raisonnable que les vins produits dans le Var sont exceptionnels », affirme Alain Baccino, président de la chambre d’agriculture du Var et lui-même viticulteur. À l’inverse, un stress hydrique excessif – ce que les professionnels qualifient aussi de « sévère » – peut s’avérer désastreux. Surtout pour les vins rosés qui représentent % de la production en AOC Côtes de Provence. Explications : une contrainte hydrique trop intense impacte non seulement le rendement des récoltes, et ce sur plusieurs millésimes, mais diminue également le potentiel oenologique des raisins, en provoquant un arrêt du chargement en sucre, une détérioration des arômes, une perte d’acidité et une augmentation de l’astringence et de la couleur. Tout le contraire de ce qui a fait la réputation des rosés de Provence bien au-delà de nos frontières. On comprend mieux pourquoi les vignerons varois ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps. À noter que les travaux d’irrigation envisagés profiteront aussi à l’ensemble des agriculteurs. Comme le fait remarquer Philippe Vitel, vice-président du conseil régional et président de la SCP : «Leproblème des sécheresses répétées va bien au-delà de la vigne. Nos oliviers, ou encore nos figuiers, ont aussi besoin d’être irrigués. Quant à l’IGP dont bénéficie le calisson d’Aix, elle est menacée du fait d’une chute de production des amandes du Vaucluse, là encore due à la sécheresse ».