«Il faut que l’État nous lâche la portière!»
Pierre Chasseray, délégué général de l’association « 40 millions d’automobilistes »
Nid-de-poule, ligne blanche effacée, route dangereuse par temps de pluie... Depuis hier, les usagers peuvent signaler ces points noirs via l’application mobile J’ai mal à ma route. Un service gratuit lancé par l’association 40 millions d’automobilistes. Décryptage avec son porteparole Pierre Chasseray.
L’état des routes françaises est-il si dégradé que vous le décrivez ?
Nous recevons beaucoup de signalements en ce sens. Même l’État considère que le réseau routier national non concédé est mal entretenu à % ! Certains disent: “Ce n’est quand même pas catastrophique”... Mais si, justement ! Si on ne fait rien pour un nid-de-poule maintenant, la route va vraiment être défoncée. Et là, il faut tout refaire, ce qui coûte dix fois plus cher à l’arrivée.
Cette dégradation du réseau estelle accidentogène ?
Oui, forcément. Il n’y a rien de plus accidentogène qu’une route mal entretenue ; nos amis motards en savent quelque chose.
Qu’attendez-vous de cette application J’ai mal à ma route ?
Permettre à chaque automobiliste de signaler en direct des points de mauvais entretien du réseau, pour que ces signalements soient transmis en préfecture chaque semaine. Notamment dans le SudEst, particulièrement représenté en termes de signalements.
Le retour de la vignette peut-il remédier à ce mauvais état ?
Non, c’est une idée à la c... Je pense que c’est un ballon d’essai lancé par le gouvernement. Cela sous-entend qu’il faut sans arrêt créer de nouvelles taxes. Or on a fortement augmenté la fiscalité sur les carburants : ras-le-bol ! Il faut nous lâcher la portière ! Un centime d’augmentation du diesel, c’est millions d’euros dans les caisses de l’État... Il suffit d’affecter une partie de la fiscalité sur les carburants à l’entretien routier.