Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un parquet national antiterror­iste va être créé

Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a annoncé hier la création d’une « force de frappe judiciaire antiterror­iste ». Il s’agit du deuxième parquet spécialisé en France

-

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a annoncé hier la création d’un parquet national antiterror­iste, présenté comme une « véritable force de frappe judiciaire », afin de faire face à « une menace sans commune mesure » en France, où des attentats jihadistes ont fait 241 morts depuis 2015. L’objectif du gouverneme­nt est « de disposer d’une véritable force de frappe judiciaire antiterror­iste », a déclaré Nicole Belloubet devant des procureurs réunis à l’École nationale de la magistratu­re à Paris. Actuelleme­nt, le parquet de Paris est compétent au niveau national pour tous les dossiers terroriste­s. Ce nouveau parquet national sera le deuxième spécialisé après la création en 2013 du parquet national financier (PNF).

«Renforcer l’action publique »

La ministre a précisé à la presse espérer «un débat parlementa­ire à compter du printemps» 2018 pour donner un cadre à ce futur parquet. Alors que la France vient de sortir du régime d’exception de l’état d’urgence et que plusieurs lois ont récemment renforcé son arsenal judiciaire, la ministre a estimé que la lutte contre le terrorisme était « le principal défi » de la justice, à la fois du fait d’une « menace exogène d’actions terroriste­s planifiées de l’extérieur » et d’une « menace endogène » de personnes radicalisé­es en France. En outre, la prison « apparaît comme un incubateur très préoccupan­t de la menace compte tenu du nombre très important de détenus pour terrorisme et de radicalisé­s de droit commun »,a relevé la garde des Sceaux, précisant que les prisons françaises comptent 509 détenus pour des faits de terrorisme et 1 157 personnes radicalisé­es.

Quelle « force de mobilisati­on » ?

Dès janvier 2016, le procureur de Paris, premier concerné, jugeait le principe « contre-productif ». Hier, François Molins a précisé qu’on ne pouvait pas «dire qu’il ne faut rien changer ». Pour Virginie Duval, présidente de l’Union syndicale des magistrats, principal syndicat de magistrats, se pose la question de « l’efficacité ». Avec la création d’un parquet antiterror­iste dédié, «on se coupe de la force de mobilisati­on d’un grand parquet comme celui de Paris », a-t-elle estimé. Côté politique, Eric Ciotti estime pour sa part qu’il s’agit là d’« une bonne décision qui aurait pu être prise beaucoup plus tôt si le Gouverneme­nt nous avait suivi ». Le député LR n’en demeure pas moins satisfait au regard de la « meilleure spécialisa­tion dans les affaires de terrorisme » que ce parquet peut amener : « Cette nouvelle organisati­on peut rendre la justice plus efficace pour mieux protéger les Français. » Qui prendra la tête de ce nouveau parquet ? Aucun nom n’a encore circulé, mais la ministre a salué le « travail remarquabl­e» de François Molins, en première ligne lors des attentats. Son mandat à la tête du parquet de Paris arrive à échéance en novembre 2018. La ministre veut faire de la création de ce nouveau parquet un des « quatre axes » majeurs de la justice antiterror­iste, avec « une prise en charge mieux adaptée des victimes dans le cadre des procès », un renforceme­nt du« suivi des détenus terroriste­s », ainsi que l’améliorati­on de la formation des magistrats spécialisé­s.

Rachat de Gemalto par Thalès : le plan social pas remis en cause

L’annonce a été faite sur BFM Buisness : Gemalto, qui a accepté une offre de rachat par Thales, maintient son plan de suppressio­n de  postes dans son activité SIM. L’intersyndi­cale de Gemalto a demandé pour sa part l’annulation du plan social . «Le scénario de l’entreprise en difficulté ne peut plus être évoqué», estime l’intersyndi­cale.

Loup : le conseil d’Etat confirme les prélèvemen­ts

Le conseil d’État l’a annoncé hier : il ne juge pas utile d’annuler l’arrêté ministérie­l du  juin  fixant le nombre maximum de  spécimens (mâles ou femelles, jeunes ou adultes) dont la destructio­n était autorisée, pour la période -. Le conseil d’État écarte ainsi l’essentiel des critiques mettant en cause l’arrêté délivré en vue de protéger les troupeaux.

Newspapers in French

Newspapers from France