CHAMPIONNAT D’EUROPE SUPERSTOCK Marino : « Fier d’avoir fini fort »
Si la couronne continentale lui a échappé de justesse, le pilote de pointe cannois de Yamaha est parvenu à reprendre racine aux avant-postes après deux saisons gâchées par des blessures
On peut dire qu’il revient de nulle part. Disparu presque totalement des écrans radars en et , après avoir enchaîné des vilaines blessures, Florian Marino s’est reconstruit un présent et un avenir à toute vitesse cette saison sur les pistes du championnat d’Europe Superstock, alias le STK. Cinq podiums, deux pole positions et autant de meilleurs tours en course : aussi constant que performant, le jeune pilote cannois ( ans) de la R frappée du numéro a hissé haut le pavillon bleu Yamaha. Pas au sommet, certes, car le titre qui lui tendait les bras s’est envolé à l’aube de l’ultime sprint andalou. Du côté de Jerez, l’excès de fougue d’un adversaire l’a expédié dans le décor, permettant à l’Italien Michael Ruben Rinaldi (Ducati) et au Turc Toprak Razgatlioglu (Kawasaki) de le précéder en fin de compte. Nonobstant son issue défavorable, ce come-back aura marqué les esprits. Rencontre à l’intersection du bilan et des perspectives.
Florian, deux mois après, gardez-vous ce dénouement contraire en travers de la gorge ou avez-vous tourné la page ?
Quand j’y repense, ça reste dur à avaler, tout de même. On était sur le point de toucher du doigt la cible. Décrocher le titre STK sur le fil, au bout de la dernière course, j’y croyais dur comme fer ! Hélas, tout le travail, tous les efforts accomplis lors des essais ont été réduits à néant dès le départ. Je me suis fait percuter. Rien à faire, sur le coup, j’ai eu l’impression d’être un passager. Impuissant. Bon, aujourd’hui, on va dire que j’ai accepté. Mais je n’oublie pas ! Il suffit de prendre un peu de recul pour se rendre compte que, le titre, on le perd avant, ailleurs. Par exemple, ma contreperformance en Allemagne, où je termine seulement tandis que le leader du championnat
s’impose, me relèguant alors à points, pèse lourd sur la balance.
Compte tenu des résultats de vos deux adversaires directs à Jerez, une place sur le podium aurait été synonyme de titre, non ?
Oui, j’avais points de retard sur Rinaldi, qui termine Et unités d’avance sur Razgatlioglu, qui se classe Donc un top suffisait. Mais moi, je voulais absolument finir en beauté. Pas question de devenir champion sans gagner au moins une course. En partant loin devant eux, c’était envisageable, d’autant que je me sentais très à l’aise.
Début , après ces deux saisons noires abrégées par de graves blessures, auriez-vous signé pour un tel parcours ?
Oui et non. D’un côté, dans ma tête, il y a toujours un Florian Marino : « Contrairement à mes deux rivaux directs, j’ai tenu la cadence jusqu’au bout. Pas de baisse de régime cet automne... »
seul et unique objectif : gagner. Là, je termine du championnat, sans aucune victoire en poche. Pas de quoi sauter au plafond... Si le résultat brut ne me convient pas, la manière me satisfait, en revanche. Contrairement à mes deux rivaux, j’ai tenu la distance, la cadence. Jusqu’au bout. Pas de baisse de régime cet automne. Bref, j’ai su mettre le coup de rein quand c’était nécessaire. Je suis content d’avoir redémarré fort de la course d’ouverture à Motorland Aragon, ndlr). Mais surtout fier d’avoir fini fort, plus fort que les autres, malgré tout.
Pour décrocher une victoire, il vous a manqué quoi exactement ?
En fait, je rate de peu trois occasions. Deux fois, c’est un petit manque de confiance qui m’écarte du but. Jamais je n’ai tenté le diable en flirtant avec la limite, en risquant d’aller au delà de ce dont je m’estimais capable. Notamment en début de course, là où il faut prendre place dans le wagon de tête... Après, je remontais, mais c’était trop tard.
Et à Magny-Cours ?
Scénario inverse ! Je réussis un super départ pour prendre la tête. Je reste devant quatorze tours durant. Mais tactiquement, après avoir très bien mené ma barque depuis le début du week-end, en dépit d’une météo difficile, il me manque un brin de ruse dans l’ultime boucle à ’’ de la Kawasaki de son compatriote Jérémy Guarnoni)...
Kawasaki, Ducati et BMW ont gagné cette année. Pas Yamaha...
Kawasaki ( victoires) et Ducati () ont beaucoup travaillé pour progresser. Des efforts récompensés. Côté Yamaha, le potentiel était là aussi. Rien que moi, j’aurais pu en gagner trois !
Avoir dominé votre coéquipier transalpin
au sein d’un team italien, c’est important ? Oui, ce n’était pas acquis d’avance. Lui (Roberto Tamburini, du championnat) venait d’enchaîner trois saisons pleines. Moi, je sortais d’un long tunnel de deux ans. Je tiens donc à remercier l’équipe Motoxracing Pata Yamaha. Elle a respecté ses engagements. Et aujourd’hui, je suis heureux que l’on poursuive le chemin ensemble.
Votre programme est déjà fixé ?
Absolument. Même structure, même machine, même championnat... L’unique différence, c’est que le team n’alignera pas d’autre pilote en STK. Fort de toute l’expérience engrangée cette saison, nul doute que je vais redémarrer plus sereinement, sans me poser un tas de question. Et puis le championnat débute en avril, ça me laisse le temps de bien affûter mon physique après l’intervention chirugicale que je viens de subir pour oter tout le matériel posé dans ma jambe l’an dernier.
Le Mondial Superbike reste dans le viseur ?
Je veux décrocher le titre ”
Plus que jamais ! Le World SBK, on en reparlera l’an prochain. En attendant, je veux aller au bout de l’aventure européenne. Finir le travail. Décrocher le titre , quoi !