Un tête-à-tête ambulatoire
Les historiens de ce quinquennat ne manqueront pas de distinguer trois périodes dans la communication présidentielle. D’abord, le refus de perdre son temps en « bavardages » avec des journalistes ; ensuite, une interview collective dénuée de toute chaleur humaine ; enfin, un entretien accordé en tête-à-tête à un desservant de l’information reconnaissable à ses bras croisés. Certes, Laurent Delahousse, le bénéficiaire de ce traitement de faveur, n’a pas encore eu droit à un siège. Mais il a pu inaugurer un entretien ambulatoire permettant aux téléspectateurs d’apprécier en même temps que les meilleurs profils des deux interlocuteurs au physique agréable, l’excellente coupe de leurs vêtements. Lorsqu’on évoquera plus tard les innovations concernant la magistrature suprême, il ne faudra pas oublier à l’occasion d’un anniversaire légèrement anticipé, de rappeler la location à l’État par le chef de l’État d’un château appartenant à l’État au lieu de céder à la facilité et à l’économie d’une réunion de famille organisée à l’Élysée ou au pavillon de la Lanterne. On peut seulement s’inquiéter de savoir si le nouveau quadragénaire qui a dû régler de surcroît les frais de transports et d’hébergement nocturne d’une quarantaine d’invités n’a pas dépensé plus que son salaire mensuel en l’espace d’une seule
soirée.