Casse-tête tricolore
Immersion dans le PC de la mairie qui gère les carrefours équipés de dispositifs de régulation et de comptage du trafic.
Les chiffres clignotent comme une guirlande de Noël. Pour réguler au mieux la circulation sur le territoire de la commune de La Seyne, pas moins de 46 carrefours sont équipés en feux tricolores. Avec un minimum de 4 feux par carrefour, cela fait donc au moins – mais en fait il y en a bien plus que ça encore – 184 feux orange, rouge ou vert qui fonctionnent de jour comme de nuit, de manière coordonnée, sans jamais s’arrêter ! Par exemple le carrefour du 8-mai-1945, le plus gros, est « une usine à gaz qui représente 27 lignes de feu, avec les arrêts sur les passages protégés », illustre Patrick Mei, responsable signalisation lumineuse tricolore, éclairage public, PC circulation et vidéoprotection à la mairie.
« Plus de retours d’infos par minutes »
Trente-cinq carrefours sont reliés au poste central de régulation du trafic routier, aménagé au dernier étage du bâtiment de la mairie technique. Et ce via un faisceau de minces câbles téléphoniques, aboutissement d’environ 9 kilomètres de réseau et de noeuds filaires, connectés à 6 modems. Ces derniers traduisent les données en temps réel jusqu’à un classique ordinateur PC qui les décrypte sur un moniteur. « Ici c’est un centre névralgique ! Nous avons plus d’une centaine de retours d’informations en direct toutes les minutes », indique Michaël Colin, ingénieur en informatique « traficien » de la société Citelum, délégataire qui assure la maintenance et l’exploitation du système automatisé au rythme de deux interventions par mois. Outre son action de régulation automatique, le système, qui peut aussi être piloté manuellement, offre une fonction de comptage des véhicules. « Par exemple on observe que 50000 véhicules circulent chaque jour sur le port de La Seyne, qui est un point noir du réseau routier. Soit 25 000 véhicules dans les deux sens de circulation », illustre l’ingénieur en zoomant sur le moniteur informatique. À plusieurs carrefours stratégiques, des “boucles électroniques” implantées dans la chaussée permettent de mesurer le débit des véhicules. « Le système s’adapte tout seul à ces flux de données et met en oeuvre des stratégies définies en fonction de la densité de la circulation », commente Michaël Colin. C’est lui qui programme ces stratégies. Comme le numéro 14 par exemple. Elle est appliquée pour désaturer la circulation aux heures de pointe, en fin d’après-midi notamment, sur un axe nord-sud, le long du quai Saturnin-Fabre (le point noir du port) entre le carrefour du 8-mai-1945 et l’avenue Garibaldi. Le principe est simple : « En cas d’engorgement, il s’agit de laisser plus de temps au vert les feux situés le long de cet axe. Si, quand le trafic est fluide, ils restent verts le temps de compter de 0 à 100, l’amplitude passe de à 110 où 120 quand ça bouchonne. Avec pour conséquence que sur les voies parallèles, les feux restent rouge plus longtemps, explique l’ingénieur de Citelum. Ainsi sur l’axe principal, le maintien d’une vitesse standard permettra aux automobilistes de passer tous les feux au vert en optimisant la fluidité de la circulation ».
Les stratégies doivent être affinées régulièrement
Les stratégies doivent être adaptées et affinées régulièrement. « Par exemple, après un accident, la circulation a été interrompue pendant plus d’un mois sous le pont ferroviaire qui passe au-dessus de l’avenue Yitzhak-Rabin (RD 63). Cette fermeture a entraîné un report de la circulation que nous avons dû prendre en compte », décrypte Patrick Mei. Situés principalement en zones périphériques, 11 carrefours ne sont pas connectés au PC de régulation. « Ils sont reliés en boucle entre eux et fonctionnent de manière autonome, indique le chef de service. En cas de dysfonctionnement nous sommes prévenus par texto via le réseau GSM ». C’est pareil pour les carrefours connectés au PC. Seule la gestion des pannes n’est pas encore automatisée.