Le conseil municipal pleure sa régie de l’eau
Bye-bye la régie des eaux de Six-Fours, dissoute pour cause de changement de statut de TPM. Un choix que les élus ont toujours du mal à avaler. Tout comme la pilule des logements sociaux
Clôture définitive du budget des parkings, dissolution de la régie municipale de l’eau, ultime exercice du droit de préemption urbain… Par la force des choses, les textes à l’ordre du jour du conseil municipal, lundi soir, ont ramené sur le haut de la pile le sujet du passage à la métropole. Et les habituels grincements de dents et inquiétudes dans les rangs des élus six-fournais.
« On perd un bijou »
Plus de vingt ans après l’avoir créée, le maire devait soumettre à son conseil municipal la dissolution de la régie de l’eau – car la métropole va exercer la compétence “eau potable” à compter de janvier. Le texte n’a pas fait le plein des voix de la majorité, et c’est Frédéric Boccaletti (FN) qui s’est chargé de l’éloge funèbre: « On perd un bijou que vous aviez mis en place et qui fonctionnait très bien. Dans un an ou deux, la métropole votera un lissage des tarifs par le haut, comme pour les ordures ménagères… ». Lors de cette dernière séance avant la transformation de TPM, les élus ont aussi dû voter la clôture du budget des parkings, car le mois prochain la métropole se substituera à la commune pour la création et la gestion des parcs de stationnement (ceux de l’Hôtel de ville, de la Citadelle, de la Frégate, du Rayon de soleil et de Bouillibaye). «Nous sommes pris au piège », lâche Erik Tamburi (Debout La France).
« Une métropole croupion »
A sa droite, le conseiller FN enfonce le clou : « La ville va aussi perdre ses compétences en matière de plan d’urbanisme, de concession de plages, de création de voirie, d’immobilier… Résultat: dans un an, au sein de ce conseil municipal, on débattra de quoi ? Nous ne ferons qu’entériner les décisions de la métropole ». « Et encore, la liste de M. Boccaletti n’est pas exhaustive…», abonde… Jean-Sébastien Vialatte, prompt à rappeler qu’(il) « ne comprend pas l’intérêt (de la métropole) et ne vois pas où sont les sources d’économies liées à la mutualisation. Si l’argument, c’est juste de faire une métropole entre Nice et Marseille, on se trompe, parce qu’il fallait englober Sud Sainte-Baume et le Plateau de Signes. Ce sera une métropole croupion. On aurait pu réfléchir à des fusions de communes, plus efficaces que cette usine à gaz qu’on est en train de construire». «Mais vous dites cela alors que vous avez voté pour la création de la métropole » ,lui rétorque Frédéric Boccaletti. « Parce que c’était imposé par la loi, répond le maire. Maintenant que c’est fait, on peut juste se bagarrer pour que cela se passe dans les meilleures conditions possibles». Avec quels moyens? relance Erik Tamburi: «M. Vialatte, vous devenez un maire d’arrondissement noyé dans l’aire toulonnaise. C’est bien triste. Toulon est un ogre qui mange SixFours depuis la création de TPM ». «Sauf que l’agglo nous a apporté du positif (les transports en commun notamment). Mais un cap considérable est franchi avec le passage en métropole. Et nous ne sommes pas du tout prêts, 2018 va être une année compliquée », tranche le maire. Qui, au détour d’une autre délibération, glissera aussi : « On est dans une phase de recentralisation complète ». Par chance, les élus ont eu l’occasion de sourire avant la fin de la séance, avec l’examen d’un texte sur la création prochaine d’une… sanisette sur le quai Saint-Pierre au Brusc. Une compétence qui, au moins, reste dans le giron de la commune. Pour le moment…