Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le préfet a participé à la maraude nocturne

L’équipe mobile de l’associatio­n Solidarité Aire toulonnais­e a sillonné le bitume, hier soir, en compagnie de Jean-Luc Videlaine, auprès des personnes en situation d’urgence sociale

- PIERRE-MICKAËL AYI

On n’a jamais assez de temps, c’est sûr… » Du lundi au vendredi, après 18 heures, Allison se faufile dans les rues toulonnais­es, au chevet des plus démunis. Elle est membre de l’équipe mobile précarité santé de

(1) l’associatio­n Solidarité Aire toulonnais­e. Une fois qu’elle grimpe dans la camionnett­e blanche, remplie de sandwichs, bouteilles d’eau et vêtements chauds, l’éducatrice spécialisé­e se décarcasse, au côté de son équipier infirmier.

« Au coup par coup »

Hier soir, la brunette coupe le contact du véhicule au Pont-du-Las, au seuil d’un logis de fortune – un Scenic blanc posé sur le parking d’une station-service désaffecté­e. « Lui, on le côtoie depuis longtemps, explique JeanMarc, Allison, l’éducatrice spécialisé­e, au chevet des personnes en situation d’urgence sociale.

le partenaire. C’est une personne connue du coin, toute sa famille est encore ici. Atteint d’épilepsie, il est suivi régulièrem­ent par les services sociaux. » L’équipe mobile lui apporte

thé, mandarine, bonnet et ouvrage, «parce qu’il lit beaucoup ». Ainsi que quelques mots précieux. « Il ne veut pas bouger de là, c’est son quartier, poursuit l’infirmier mis à dispositio­n par

le Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon - La Seyne. Il a son propre médecin traitant, mais il a honte d’aller le voir. Nous, on passe deux fois par jour pour le soutenir. Notre objectif, c’est de ramener les gens vers les démarches traditionn­elles, de les mettre en relation avec des prestatair­es qui peuvent répondre à leurs besoins, mais c’est souvent au coup par coup. » Venu en visiteur, le préfet Jean-Luc Videlaine salue l’oeuvre des petites mains des maraudes, qui sillonnent le territoire de ToulonProv­ence-Méditerran­ée « élargi » (2). « On croise de nouvelles personnes tous les jours, de plus en plus de femmes notamment, observe Allison .Ce n’est pas toujours simple, mais on y arrive, avec de la bienveilla­nce… »« Ce n’est pas une science exacte, précise Jean-Marc. Cet hiver, il n’y a plus personne sur le boulevard de Strasbourg après 22 heures. » 1. L’équipe est composée de six personnes. 2. Elargi à La Farlède, Belgentier et SollièsVil­le, Solliès-Pont et Solliès-Toucas.

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