Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Assises: la série des coups qui ont été fatals au retraité

- G. D.

Dans le procès en appel du jeune Antoine, 20 ans, pour le passage à tabac mortel de Jean Jelencik, un retraité de 79 ans, le 31 octobre 2014 près de Gardanne, la cour d’assises des mineurs du Var a entamé hier le long défilé à la barre d’une vingtaine de témoins des faits. Parmi eux, douze jeunes gens avaient été poursuivis à l’issue de l’informatio­n judiciaire. Quatre avaient été acquittés au procès en premier ressort, devant les assises des mineurs des Bouchesdu-Rhône. Cinq avaient été condamnés à des peines avec sursis pour non-assistance à personne en danger, et trois autres avaient été déclarés coupables de coups mortels en réunion.

Qui a donné le coup fatal ?

Dans l’enchaîneme­nt des faits qui ont conduit à la mort de Jean Jelencik, et compte tenu des variations entre les témoins, il fallait préciser qui avait fait quoi, pendant la poignée de minutes où la victime avait subi des coups. Et notamment le coup à la tête, qui avait entraîné l’hématome cérébral mortel. Au plus près de l’action, il y avait Angélique, qui était depuis une semaine la copine d’Antoine. La jeune femme, condamnée en février dernier à quatre ans de prison, dont deux avec sursis et mise à l’épreuve, a témoigné en visioconfé­rence depuis la prison des Baumettes. Elle était la seule, parmi le groupe de jeunes qui faisaient du bruit, la nuit d’Halloween, dans le quartier de la victime à Mimet, à ne pas s’être enfuie quand Jean Jelencik était arrivé, un bâton à la main, pour faire cesser le vacarme. « Je suis restée parce que ma cousine arrivait et marchait juste devant lui. Je ne me sentais pas en danger. Je n’avais rien fait. Il m’a hurlé dessus et a brandi son bâton sur moi. Je lui ai dit que j’étais une fille et qu’il n’avait pas le droit de me toucher. Il était très en colère et il m’a cassé son bâton sur la tête. Je ne comprends toujours pas pourquoi. »

Silence concerté entre les familles

C’est à ce moment qu’est intervenu Gaël (condamné dans cette affaire à deux ans avec sursis pour coups mortels), qui a confirmé à la cour avoir porté un coup de pied dans la poitrine du retraité pour l’éloigner d’Angélique. « Après, Alexandre est revenu et lui a porté un coup-de-poing au visage qui l’a fait tomber, a expliqué le jeune homme. Ensuite, Angélique était à califourch­on sur lui et lui donnait des coups de poing dans le dos et le bras. Antoine lui donnait des coups de pied. » Certains de ces coups visaient directemen­t la tête de la victime. Ils ont été portés par Antoine « comme un footballeu­r », selon Angélique qui a confirmé qu’ensuite ils avaient tous quitté les lieux. Quelques jours plus tard, une réunion avait eu lieu entre les parents d’Antoine et ceux d’Angélique, où il avait été pris la décision de ne rien dire. En dépit du fait que le maire de Mimet avait provoqué des réunions publiques pour inciter les témoins à se manifester. D’autres témoins seront entendus ce matin, parmi les jeunes qui ont tout de même alerté les pompiers et les ont guidés sur les lieux de l’affronteme­nt.

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(Photo DR) La cour d’assises des mineurs a commencé à entendre tous les jeunes témoins du drame.

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