Les Françaises enceintes, plus exposées à l’arsenic que les autres Européennes
La raison ? Elles consomment plus de poisson et de fruits de mer, selon une étude de Santé publique France publiée hier. « Comparé aux autres Européennes, les femmes enceintes en France sont plus imprégnées », ont conclu les scientifiques qui ont mené cette étude auprès de plus de 4 000 femmes ayant accouché en 2011. Ils ont trouvé du mercure chez 91 % d’entre elles, et de l’arsenic chez 100 % d’entre elles, soit une imprégnation plus élevée que chez la moyenne des Européennes, les Américaines et les Canadiennes. « Une hypothèse serait la consommation de poisson et de crustacés », a expliqué Clémence Fillol, responsable de la surveillance biologique à Santé publique France. Pour autant, il n’est pas certain que les femmes enceintes doivent éviter les produits de la mer. « Il faut prendre l’alimentation dans sa totalité, et voir l’analyse bénéfices-risques de la consommation du poisson », a souligné Mme Fillol. « Ce que nous avons mesuré c’est le niveau d’exposition. Nous n’en tirons pas de recommandation sanitaire ». L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommandait déjà aux femmes enceintes d’« éviter à titre de précaution de consommer les poissons les plus contaminés » comme les requins, lamproies ou espadons, et de « limiter la consommation » d’autres poissons « susceptibles d’être fortement contaminés » au mercure, dont le thon, le brochet ou la dorade. Un premier volet de l’étude sur ces mêmes 4 000 femmes, publié fin 2016, avait montré combien elles étaient atteintes par d’autres polluants, organiques ceux-là (dioxines, bisphénol A, phtalates, etc.).