Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Une filiation avec Coluche»

Michel Trama, chef étoilé du Lot-et-Garonne

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Comment vous est venue l’idée d’offrir des “tables de Noël” ?

Je suis sorti de l’orphelinat à  ans et, aujourd’hui, à l’automne de ma vie de cuisinier, au cours de laquelle j’ai eu les plus belles promotions que l’on puisse imaginer, je voudrais terminer en première classe, dans mon coeur et dans ma tête. L’an dernier, j’ai organisé un repas pour une centaine de personnes, chez moi dans le Lot, et à l’issue, une dame m’a dit : “Grâce à vous, je repars avec deux amis”, à savoir ses voisins de table. Ça a été le déclencheu­r. Je me suis dit qu’offrir des repas de qualité, c’est à la fois donner du plaisir à ceux qui en sont parfois privés, et permettre de tisser du lien social. En référence aux bouffons qui étaient des hommes de coeur, qui faisaient rire en se permettant de tout dire, j’ai choisi d’appeler mon associatio­n “Les Bouffons de la cuisine”. En fait, c’est aussi parce que, depuis  ans, je raconte des histoires drôles pour mettre l’ambiance en cuisine…

En offrant des repas aux démunis, vous vous inscrivez dans la continuité de Coluche?

Je considère que c’est un grand honneur de pouvoir s’inscrire dans une filiation avec Coluche, mais aussi avec l’abbé Pierre…

Pourquoi avoir choisi d’organiser un repas caritatif à Ollioules ?

Nous organisons ces repas dans une vingtaine de lieux en France, avec l’appui de chefs locaux qui ont adhéré à l’associatio­n. C’est le cas de Christophe Bacquié, qui est comme un petit frère pour moi. Et il se trouve que le plongeur du restaurant de Christophe a une soeur qui travaille en mairie d’Ollioules, laquelle en a parlé au maire, qui a été ravi de s’associer à l’événement.

Et l’année prochaine ?

Ma plus grande réussite serait de faire partager ces “tables de Noël” chaque année. Mais pas seulement : en , on prévoit de faire des potagers bio dans des communes qui voudront participer. On permettra aux personnes isolées et démunies de cultiver à la fois la terre et des liens sociaux. On récupérera aussi de la vaisselle cassée dans les restaurant­s pour faire de l’artisanat, des tableaux, de la marqueteri­e… De la sorte, on proposera travail, vente et réinsertio­n à des gens qui en ont besoin.

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