Il venait se masturber à l’office de tourisme

Un homme de 26 ans a été interpellé, jeudi dans les locaux de Hyères, alors qu’il venait de sortir son sexe et de le caresser devant un écran vantant les trésors naturels de la commune

Au début, ce n’était pas mon intention .... J’étais surtout débraillé ». J.P., un habitant de la cité des palmiers, âgé de 26 ans, a tenté de s’expliquer sur l’exhibition sexuelle qui lui était reprochée devant le tribunal correctionnel de Toulon. Jeudi, les policiers municipaux ont dû intervenir dans les locaux de l’office de tourisme de Hyères pour appréhender cet individu qui s’était livré à des caresses intimes dans un fauteuil installé devant un écran diffusant des informations sur la commune. Ce sont les fonctionnaires de l’office, choqué par le comportement du jeune homme, qui avaient alerté les forces de l’ordre.

« J’étais débraillé ! »

« Surtout que ce n’était pas la première fois que vous commettiez ce genre d’exhibition sexuelle ,aprécisé la présidente du tribunal, avant de rappeler que le prévenu avait déjà été repéré à trois reprises au moins en 2016 et 2017. Son modus operandi était toujours le même. Il pénétrait dans l’open space et se dirigeait, l’air de rien, vers le coin salon. A ce moment-là, il baisait son jogging pour sortir son sexe et se masturber dans cet espace public. « J’étais débraillé, a-t-il répété. Ce n’est qu’après un certain laps de temps de temps que je me suis rendu compte que mon sexe était sorti à cause d’une réaction malencontreuse ». La magistrate l’interroge sur sa présence à l’office de tourisme à plusieurs reprises. « Que se passet-il là-bas ? On vous y a vu au moins trois fois cette année et à chaque fois vous vous masturbez... - Je ne me masturbe pas. Je me caresse. - Mais pourquoi ? - C’est certainement en raison de la présence de femmes ». Selon lui son comportement s’expliquerait aussi par son état d’ébriété. Moue de la présidente. « Un test d’alcoolémie a été pratiqué. Vous étiez à 0,10 g ». Il apparaît que le mis en cause a déjà été condamné en juin par le tribunal correctionnel de Draguignan pour des faits similaires commis dans une boutique. L’intéressé a admis avoir des pulsions depuis quelques mois. Et de ne pas cacher avoir subi des événements traumatisants dans son enfance. « Il faut toutefois ajouter qu’une expertise psychiatrique fait état de troubles psychiatriques sévères et une altération du discernement »,a indiqué la présidente.

Obligation de soins requise

Lors de ses réquisitions, M. Chafai a évoqué la réitération de faits. « Il a été hospitalisé d’office entre juin et novembre. On traite d’un dossier pénal avec un état psychiatrique avéré et c’est une nouvelle fois à la justice de régler cette question ». Il a été requis 6 mois de prison avec sursis avec une mise à l’épreuve pendant une durée de 2 ans (avec une obligation forcée de soins par décision judiciaire). En défense, Me Guilbert a évoqué les troubles de la personnalité de ce jeune homme atteint de schizophrénie. « Cet homme diplômé d’un niveau bac+2 a arrêté son traitement et il a consommé de l’alcool et du cannabis. Voilà ce qui peut expliquer ses pulsions ». Elle a sollicité une peine permettant des soins.

 mois avec sursis

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet : 6 mois de sursis avec mise à l’épreuve, l’interdiction de fréquenter l’office de tourisme de Hyères et une obligation de soins pendant 2 ans.