nos assiettes dans ans ? Des algues et champignons venus de très, très loin...
Il a ramené bien des trésors alimentaires de ses pérégrinations au bout du monde. Parmi eux : la « llaska ». C’est une algue filamenteuse, réputée pour ses « qualités nutritives, agronomiques et écologiques exceptionnelles », qui vient tout droit du Lac Titicaca, à la frontière de la Bolivie et du Pérou. Là-bas, l’anthropologue a travaillé avec les habitants de l’île de Taquile pour apprendre à récolter et transformer cette précieuse algue utilisée au quotidien « depuis des lustres». Celle-ci « pourrait être produite sans problème de façon artificielle ». D’ailleurs, le chercheur est « déjà en pourparlers» afin de produire en France une farine à base de « llaska » qui, selon lui, pourrait « rentrer très facilement dans nos habitudes alimentaires ».
Une algue au goût de citron et d’huîtres
Pareil pour cette macroalgue appelée « auke » par les Rapanoui. Philippe Stéfanini revient tout juste de la mystérieuse île de Pâques. Il en a ramené cette « algue au goût exceptionnel de citron et d’huître ». Facile : « Elle se récolte à la main, il n’y a qu’à la passer sous l’eau. »Lefin gourmet varois lui promet un bel avenir : « C’est un aliment qui va faire fureur, assure-t-il. Si tout le monde s’y met, on va vraiment en raffoler car en plus, il fait du bien. » En matière d’algues, les Japonais ont un temps d’avance sur le reste du monde. « Les avantages des algues, explique Philippe Stéfanini, c’est qu’elles ne contiennent que très peu de sucre, des traces lipidiques, beaucoup de protéines, de minéraux... alors que notre alimentation contemporaine se déminéralise par son d’acidité. Ces algues sont un véritable coupe-faim, possèdent énormément de fibres, même plus que dans les végétaux. Enfin, elles ne consomment quasiment pas d’eau et captent le carbone dans l’air. » Bref, l’aliment éthique quasiment parfait. « Si ce n’est pas un enjeu de demain, alors faut m’expliquer », souffle le chercheur hyérois.