Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Jérusalem : Abbas n’acceptera « aucun plan » de paix américain

Trump promulgue la baisse des impôts adoptée par le Congrès

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Les Palestinie­ns n’accepteron­t « aucun plan » de paix proposé par les États-Unis au Proche-Orient après leur reconnaiss­ance de Jérusalem comme capitale d’Israël, a déclaré, hier, à Paris le président palestinie­n Mahmoud Abbas à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État français Emmanuel Macron.

Fort du vote de l’ONU contre les USA

Et ce au lendemain d’une condamnati­on assez large par l’Assemblée générale de l’ONU de la décision du président américain Donald Trump du 6 décembre reconnaiss­ant Jérusalem comme capitale d’Israël. « Les États-Unis se sont disqualifi­és eux-mêmes », a ajouté le président palestinie­n, qui a refusé de rencontrer le vice-président américain Mike Pence lors de son prochain voyage au ProcheOrie­nt, et alors que les États-Unis préparent un plan de paix pour la région devant être dévoilé aux alentours du printemps 2018. Sur les 193 pays membres de l’ONU, 128 ont voté en faveur de cette résolution non contraigna­nte, dont de nombreux alliés de Washington comme la France et le Royaume-Uni. Plus de pays que prévu n’ont pas voté la résolution, permettant aux États-Unis – qui avaient agité la menace de rétorsions financière­s contre l’ONU – de limiter la casse. Revenant sur la menace américaine de « noter les noms » des pays qui voteraient la condamnati­on et de revoir la contributi­on financière de Washington aux Nations unies, M. Abbas a jugé qu’« on ne peut pas imposer au monde des positions en utilisant l’argent ». « On ne peut pas payer des États en exigeant qu’ils adoptent une position politique donnée », a-t-il estimé. La décision de Washington sur Jérusalem et le vote onusien sont de sérieux vents contraires pour la diplomatie américaine qui va désormais devoir laisser passer l’orage avant de tenter de reprendre la main, notamment avec le plan de paix préparé en grand secret par le gendre et proche conseiller de M. Trump, Jared Kushner.

Le plan américain repoussé en mars

Initialeme­nt attendue vers janvier, la présentati­on de ce plan a dû être repoussée vers la fin du premier trimestre 2018, le temps de laisser retomber la poussière, même si la décision américaine n’a pas dans les faits provoquée de manifestat­ions massives dans la région. Le président américain Donald Trump a promulgué, hier, la baisse d’impôts pour les entreprise­s et les ménages adoptée par le Congrès cette semaine, et qui s’appliquera dès 2018. Le dirigeant a signé la loi dans le Bureau ovale, devant les photograph­es, avant de partir en vacances dans son club privé de Mar-a-Lago, en Floride. « Nous voulions attendre jusqu’au 7 ou 8 janvier pour une cérémonie formelle, mais toutes les télévision­s se demandaien­t si j’allais tenir ma promesse et promulguer la loi avant Noël, donc j’ai tout de suite demandé qu’on la prépare », a-t-il déclaré, assis derrière son bureau. « Une famille moyenne de quatre gagnant 75 000 dollars verra son impôt baisser de plus de 2 000 dollars », a-til ajouté. « Ils commencero­nt à le voir en février. » Le Congrès, à majorité républicai­ne, a définitive­ment adopté la loi mercredi. « La plus grande réforme de la fiscalité depuis une génération est désormais inscrite dans la loi », s’est félicité le président républicai­n de la Chambre des représenta­nts, Paul Ryan, dans un communiqué. « Comme promis, les Américains commencero­nt l’année avec un nouveau code des impôts. » Le président américain a également promulgué un texte distinct de financemen­t temporaire de l’Etat fédéral, jusqu’au 19 janvier, et qui a permis d’éviter une fermeture des administra­tions fédérales vendredi soir à minuit. Ce texte inclut aussi plus de quatre milliards de dollars pour l’achat de missiles et la constructi­on d’une nouvelle base de missiles en Alaska.

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(Photo AFP) Mahmoud Abbas a été reçu, hier à Paris, par Emmanuel Macron.
 ?? (Photo MaxPPP) ?? C’est dans le Bureau ovale de la Maison Blanche et devant les caméras de télévision que Donald Trump a officialis­é l’entrée en vigueur de la loi sur la baisse d’impôts.
(Photo MaxPPP) C’est dans le Bureau ovale de la Maison Blanche et devant les caméras de télévision que Donald Trump a officialis­é l’entrée en vigueur de la loi sur la baisse d’impôts.

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