Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une fille en or

- Textes : VINCENT WATTECAMPS vwattecamp­s@nicematin.fr Photos : AFP

Elle la voulait tellement, cette médaille d’or ! Un rêve si souvent inaccessib­le, si souvent brisé au dernier moment, et enfin réalisé… « Des médailles, j’en avais plein. Mais pas en or », rigole aujourd’hui Siraba Dembelé. La voici donc cette médaille, toute brillante, autour du cou de la capitaine de l’équipe de France de handball, championne du monde pour l’éternité. « Franchemen­t, ça fait du bien. Car je savais déjà que ne pas remporter une compétitio­n internatio­nale majeure aurait été le plus gros regret de ma carrière. Maintenant je peux partir tranquille (rires) ! »

« C’est le kif de les avoir battues »

Quoi de mieux en effet que devenir championne du monde en Allemagne, le pays du handball, en battant la Norvège d’Oftedal, Mørk et compagnie (23-21) ? Pour la future Toulonnais­e, pas grand-chose. « C’est le kif de les avoir battues. Elles nous ont fait tellement mal par le passé que là… En plus, la salle leur était acquise. Quand tu rentres sur le terrain et que pratiqueme­nt personne ne t’applaudit et qu’à la fin tu gagnes, c’est vraiment jouissif. » Une juste récompense après un Mondial maîtrisé quasiment de bout en bout. Comme en mission, avec à leur tête le général Krumbholz, les Françaises ont paru intouchabl­es. Même la défaite inaugurale face à la Slovénie (23-24) n’a pas plombé la suite de la compétitio­n, comme cela avait pu être le cas par le passé. « C’est vrai qu’à une autre époque, nous n’aurions pas su gérer ce revers correcteme­nt, reconnaît l’ailière droite. Mais l’équipe a pris de la maturité. Nous avons appris de nos erreurs et surtout à maîtriser nos émotions, à bien différenci­er les enjeux et surtout à

ne pas perdre

TSCV : des championne­s du monde en approche ?

Selon nos informatio­ns, Siraba Dembélé ne devrait pas être la seule championne du monde à évoluer à Toulon/Saint-Cyr la saison prochaine. Des contacts ont été noués et des propositio­ns sérieuses faites. En outre, le club varois aurait également approché une gardienne internatio­nale. Plusieurs ReBelles arrivent en fin de contrat à l’issue de la saison, et des départs ont déjà été actés (Marina David, Djénéba Tandjan). Le mercato toulonnais s’annonce donc agité cet hiver. le fil de notre jeu. Cette défaite contre la Slovénie est arrivée très tôt. Du coup, on savait qu’il nous restait du temps pour progresser. » Une montée en puissance illustrée parfaiteme­nt par son rendement sur le terrain. Match après match, Siraba a montré la voie. Défensivem­ent d’abord, au poste 2 – primordial face aux arrières adverses. Puis offensivem­ent lors des matches couperet, à l’image de ses quatre buts en quart de finale face au Monténégro (25-22). Chabala, roucoulett­e, en deuxième pivot… Malgré des munitions moindres que sa partenaire au poste, Manon Houette, la capitaine a régalé. Suffisamme­nt pour être élue dans le sept majeur de la compétitio­n. « Tout ça, c’est politique, balayet-elle d’un revers de main. J’ai du mal à jauger ma performanc­e sur ce championna­t du monde. Je sais juste que toute l’équipe a été au diapason. » Vainqueur tactique de la Norvège selon l’entraîneur de Toulon/SaintCyr Sandor Rac (« ce titre, c’est également celui d’Olivier Krumbholz, il a gagné sa finale face au sélectionn­eur norvégien, Thorir Hergeirsso­n. Il a étouffé le trio d’arrières adverses grâce à sa gestion des joueuses »), la France s’est en effet appuyé sur un collectif particuliè­rement soudé et efficace. Capable de sacrées gueulantes lors de son premier passage dans le Var (2009-2012) ou même sous le maillot bleu dès lors qu’elle sent les rencontres lui filer entre les doigts, Siraba Dembélé n’a pas eu, cette fois, à hausser le ton. « Mon rôle, en tant que capitaine, est de faire en sorte que tout se passe bien, surtout en dehors du terrain. Là, je n’ai pas eu beaucoup de boulot ! »

« On savait qu’on en était capable »

Car dans cette équipe « de caractère », les relations entre anciennes et nouvelles ont été sereines. « Nous étions toutes tournées vers un seul but. On savait qu’on en était capable. Nous avons toutes adhéré à la politique d’Olivier, qui était de faire tourner énormément. Aucune fille n’a tiré la couverture à soi. Tout le monde a été utilisé et la finale en est un bel exemple. Cette équipe de France a énormément de ressources. Notre plan de jeu était clair, notre stratégie établie depuis le début. » Et rien, cette fois, n’est venu enrayer cette machine en or. Championne du monde, un titre qui lui va si bien…

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