Les prophètes de chaleur en sont pour leurs frais
Le maréchal Juin a disparu voilà un demi-siècle. Le général Hiver a repris mercredi du service. Une petite prolongation de la canicule au début du mois de septembre avait angoissé les marchands de doudounes. Depuis quelques jours, les intempéries ont rassuré les commerçants dont la spécialité est de nous faire oublier les températures. La neige est tombée plus tôt en qu’en et maintes stations de sports d’hiver ont déjà rouvert leurs pistes. Car si la gauche est toujours absente et la droite un peu plus présente, la réapparition des saisons, elle, ne fait plus aucun doute. C’est certainement cette conjoncture thermique qui a incité Donald Trump à considérer que la menace de réchauffement de la planète était une hypothèse d’écolo et qu’il n’y avait aucune urgence à ralentir ou à supprimer les activités qui font la fortune des States. Nous autres Français avons compris que nos bains de soleil ne reprendront pas avant que le calendrier et les traditionalistes les aient autorisés. Si Nicolas Hulot voit s’effriter son fonds de commerce, la Californie, la Floride et les Caraïbes n’ont pas fini d’accueillir les touristes accourus du nord et de rameuter les pompiers mobilisés par les incendies géants. Le vrai dilemme climatique est là : il faut choisir entre feux de forêt et feux de cheminée ; entre trembler de
froid et trembler de peur.