Mieux vaut prévenir…
Diabète et infections, qu’elles soient d’origine bactérienne ou virale, ne font pas bon ménage. Le diabète expose les patients à un risque plus important d’infections. De leur côté, les infections perturbent l’équilibre du diabète : un cercle vicieux que
DIABÈTE ET INFECTIONS : UN DUO À ÉVITER En cas d’infection, l’organisme met en place un dispositif de protection basé avant tout sur les défenses immunitaires. Ces mécanismes s’accompagnent de certaines modifications hormonales, ce qui n’est pas sans conséquence en cas de diabète. En effet, ces
changements hormonaux empêchent l’insuline, principale hormone de régulation de la glycémie, de jouer son rôle. Quelles sont les conséquences ? La glycémie augmente et le diabète est moins bien équilibré(1, 2). Malheureusement, les personnes atteintes de diabète sont plus exposées aux infections virales ou bactériennes et à leurs complications. Une personne diabétique de plus de 65 ans, par exemple, présente un risque plus important de contracter certaines infections ou maladies infectieuses, telles que la grippe, les infections à pneumocoques (3,4) ou le zona (5). Chez le diabétique de plus de 65 ans, les risques de complications de la grippe, des infections à pneumocoques, ainsi que du tétanos et du zona, sont plus importants (6) . Comment enrayer ce cercle vicieux ? La vaccination des personnes de 65 ans et plus, et notamment des personnes fragiles, est recommandée par le Haut Conseil de la Santé Publique afin qu’elles se prémunissent contre la grippe, le tétanos, la coqueluche, la diphtérie, ainsi que contre le zona. La vaccination contre les infections à pneumocoques est recommandée chez tous les adultes fragilisés par une pathologie chronique, notamment un diabète (4,7).
VACCINATION ANTI DIPHTÉRIE, TÉTANOS, POLIO ET COQUELUCHE (dTcaP) La coqueluche ne concerne pas uniquement les jeunes enfants. Jusqu’à 20 % des cas de toux chronique chez la personne âgée
sont des coqueluches. Par ailleurs, même si la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la polio est recommandée, de nombreux patients de plus de 50 ans n’ont pas eu de rappel (12). En ce qui concerne diphtérie, tétanos et polio, ce rappel est à faire chez tous les adultes à 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans (7). La valence coqueluche sera ajoutée chez les adultes de plus de 25 ans en contact avec des nourrissons de moins de 6 mois et n’ayant pas été vaccinés contre la coqueluche depuis au moins 10 ans (7). VACCINATION ANTIGRIPPALE Au cours de l’épidémie de grippe 20162017, 40 000 passages aux urgences pour grippe ont été recensés, dont 6 300 ont nécessité une hospitalisation. 13 % des hospitalisations concernaient des patients âgés de 6574 ans. 56 % étaient âgés d’au moins 75 ans (11). La vaccination antigrippale permet de réduire le nombre de décès liés à la grippe ainsi que le risque d’hospitalisation pour pneumonie. La vaccination est recommandée chaque année pour les personnes de 65 ans et plus, et il existe des recommandations particulières pour les patients fragiles, notamment les diabétiques.
VACCINATION PNEUMOCOCCIQUE Le risque d’infections à pneumocoques
est lui aussi plus important chez les patients diabétiques de type 2 de plus de 65 ans (3). Pour prévenir les pneumonies pouvant aboutir à des hospitalisations et à un déséquilibre important du diabète (décompensation) (3), la vaccination pneumococcique est recommandée chez les diabétiques non équilibrés par un régime simple (7). Il existe des recommandations particulières et la vaccination est recommandée pour les personnes à risque d’infections à pneumocoques. VACCINATION CONTRE LE ZONA Des études ont montré que les patients diabétiques de type 2 de plus de 65 ans sont plus exposés au zona. Leur risque de présenter un zona est 3 fois supérieur à celui de personnes n’ayant pas de diabète (5, 8). Plus fréquent, le zona est aussi plus sévère et plus difficile à traiter chez les patients diabétiques : selon une étude, la durée d’hospitalisation est plus importante de 80 % et l’augmentation du coût de cette dernière de 39 % (9). La vaccination contribue à réduire le risque de zona et la sévérité des douleurs chroniques liées à ce virus (10). Cette vaccination, administrée en dose unique, est recommandée chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus (coadministration possible avec le vaccin contre la grippe saisonnière). Ce vaccin vivant atténué est contreindiqué chez les personnes immunodéprimées (7).