Robinson, swing et régalade
Originaire de Nashville (Tennessee), Gerald Robinson aime le jazz, les mélodies douces (« de celles qui plaisent aux femmes », comme il dit en souriant) et beaucoup de sortes de musique... Depuis le début de la saison, sa façon aussi élégante que diabolique de swinguer au milieu des défenses fait un tabac. Le HTV connaît le refrain : sur les huit dernières journées de Pro A, le numéro 22 de Monaco tourne à 20,3 pts de moyenne, avec un pourcentage d’adresse à 3 pts qui frôle l’insolence (50 %). Pour tout vous dire : il y a quelque chose, dans la classe naturelle de ce Gerald, qui nous rappelle le style de la pépite des années 80 sous le maillot de l’ASM, un certain Robert Smith, que les vieux (hélas) amoureux de basket, comme nous, ne peuvent décemment avoir oublié... C’est d’ailleurs une question qui mériterait bien un petit sondage : Robinson est-il le meilleur Américain vu sous la tunique de l’ASM depuis les exploits du petit Robert? Ça se pourrait bien, même si, pour ce qui est de la comparaison, ce Robinson est davantage un 2e arrière qu’un pur meneur de jeu.
Les deux mains
Gerald le Monégasque a aussi cette qualité, épatante, de pouvoir terminer ses actions au panier aussi bien main droite que main gauche. Le funambule est ambidextre, ce qui le rend d’autant plus difficile à bloquer. « C’est sur les playgrounds (terrains de jeu) que l’on développe ce genre de qualités, depuis tout petit, explique Robinson. En Europe, les enfants apprennent naturellement à jouer au foot entre eux... Aux USA, c’est la même chose pour le baseball, le foot américain et le basket ». À 28 ans, Robinson semble plus fort qu’il ne l’était il y a deux saisons, sous le maillot de Nanterre. « C’est votre avis... Tant mieux, c’est bien si je peux continuer à progresser. Mais il est vrai que ma saison à Nanterre avait été perturbée par une blessure. » À l’ASM, il a tendance à faire oublier Jamal Shuler, ce qui n’est pas non plus un mince exploit. Et sa relation avec DJ Cooper s’avère prometteuse. « DJ est probablement le meilleur passeur avec qui j’ai eu la chance de jouer, dit-il. Dans cette équipe de Monaco, tout le monde se met au service des autres. Ce qui rend les choses beaucoup plus faciles. »