Gare aux épaves!
Le billet de Philippe Bouvard
Alors qu’on ne jure plus que par le renouvellement au point que la présidente de France-Télévisions tenterait de faire oublier son inexpérience en boycottant des antennes l’expérience des plus de ans, les garagistes et les politiques traînent les pieds. Les premiers ne se résignent pas toujours à conduire jusqu’à la casse les véhicules déclarés inaptes à l’usage par les experts. D’ailleurs, ils leur suffit de quelques réparations dites par antiphrase de fortune et d’un petit nettoyage de carte grise pour que l’épave reprenne du service. Nombre de politiciens, pas davantage côtés à l’argus, connaissent un destin identique quand, après plusieurs changements de GPS et quelques sorties de route, ils tentent de retrouver un volant. Alors que l’épave automobile doit sa seconde vie aux bricoleurs pas très honnêtes tandis que l’ancien ministre n’a besoin que de quelques copains dans les médias pour faire savoir périodiquement qu’on peut toujours compter sur lui s’il s’agit de sauver la France. Tout est bon : la disparition d’une sommité dont l’ex prétend avoir été le grouillot ; l’exhumation d’une réforme mort-née ; la publication sous forme de mémoires de tout ce qu’on aurait mieux fait d’oublier. S’il ne peut que rarement renouer avec le pouvoir, l’épave réussit souvent à fonder un groupuscule dont il sera l’unique militant. Ainsi, au moment de son université d’été, n’aura-til qu’une seule chambre à réserver à
Guidel-Plage.