Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le chômage stagne dans le Var

C’est Le Canard Enchaîné qui, dans son édition d’hier, a révélé une note interne de la future réforme de l’assurance chômage. La gauche et le FN montent au créneau

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L’exécutif envisage de durcir certaines sanctions vis-à-vis des chômeurs ne recherchan­t pas assez activement un emploi dans le cadre de la future réforme de l’assurance chômage, selon une note interne révélée, hier, par le Canard Enchaîné et qui suscite ire et désapproba­tion à gauche et au FN. Après les ordonnance­s réformant le code du travail, le gouverneme­nt s’attaque à un nouveau dossier explosif, la réforme de l’indemnisat­ion du chômage, promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron. Le sujet a été renvoyé à la négociatio­n entre partenaire­s sociaux, qui doivent faire des propositio­ns au gouverneme­nt mi-février. Dans son édition de ce mercredi, l’hebdomadai­re satirique révèle ce qu’il qualifie de « plan secret du gouverneme­nt » destiné à « durcir le contrôle des chômeurs ». Il cite une note interne du directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui ébauche un renforceme­nt des sanctions, couplé à l’obligation faite à chaque demandeur d’emploi de remplir un « rapport d’activité mensuel », listant l’ensemble des démarches effectuées pour favoriser son retour à l’emploi.

Réduction de % de l’allocation

Actuelleme­nt, en cas de recherche d’emploi insuffisan­te ou de refus de formation, un chômeur peut voir son allocation réduite de 20% pendant deux à six mois. Selon la note, la sanction monterait à une réduction de 50% des allocation­s pendant deux mois. Ni Matignon, ni le ministère du Travail n’ont souhaité réagir. Le député de la majorité Sylvain Maillard (LREM) s’est contenté de déclarer sur RTL qu’être au chômage donne « droits et devoirs ». « Ce qui est écrit dans le Canard a été un temps envisagé », a assuré une source syndicale. Mais selon elle, il ressort des réunions avec « le cabinet » de Muriel Pénicaud que la réforme de l’échelle des sanctions devrait finalement « être soft ». L’hypothèse d’un durcisseme­nt des sanctions fait bondir à gauche. « Le PS demande au président de la République et au Premier ministre de ne pas laisser à Pierre #Gattaz le rôle de conseiller “social” de l’exécutif », a tweeté le Parti socialiste. En octobre, le président du Medef, Pierre Gattaz, avait suggéré l’idée d’un contrôle « journalier », « hebdomadai­re » ou « mensuel » des demandeurs d’emploi, suscitant à l’époque un tollé. Du côté de La France insoumise, le député de SeineSaint-Denis Alexis Corbière récuse une manoeuvre pour « rayer » des chômeurs de Pôle emploi. Le Front national, par la voix de son porteparol­e Jordan Bardella, rejette, lui aussi, cette « suspicion généralisé­e » sur «des victimes du chômage de masse », plaidant à la place pour « un ciblage des fraudeurs notoires ».

Des résultats au bout de  mois

Le président de la République a estimé, hier, au micro de LCI que le contrôle des chômeurs était « normal » et ne présentait « rien de choquant » sans pour autant que ces règles signifient « poursuivre chacun. » Le chef de l’Etat a affirmé hier, dans une interview au quotidien espagnol El Mundo, attendre « des résultats significat­ifs au bout de 18 à 24 mois. »

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(Photo MaxPPP) L’hypotèse d’un durcisseme­nt des contrôles et des sanctions fait bondir une partie de la classe politique à gauche et au FN.

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