Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Brunel en ere ligne

Bernard Laporte a nommé Jacques Brunel à la tête du XV de France avec pour objectif « que l’équipe gagne, qu’elle transmette des émotions et qu’elle remplisse de nouveau les stades»

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Le très maigre suspense a été levé : Bernard Laporte a officialis­é le remplaceme­nt du sélectionn­eur du XV de France Guy Novès par Jacques Brunel, à la tête d’un panel d’entraîneur­s du championna­t qui l’assisteron­t avant chaque rendez-vous internatio­nal, un format inédit censé remettre les Bleus sur le chemin de la victoire. A grands maux, grands remèdes : non seulement Laporte a décidé d’être le premier président de la Fédération française de rugby (FFR) à limoger un sélectionn­eur en cours de mandat. Mais il a aussi décidé d’innover en instaurant, au côté de Brunel, qui fêtera ses 64 ans le 14 janvier et a été nommé jusqu’à la Coupe du monde 2019 au Japon (20 septembre-2 novembre), une « commission de suivi des internatio­naux », composée de « cinq-six entraîneur­s » du Top 14. Au moins dans un premier temps. Ceux-ci resteront salariés de leurs clubs et viendront «à la pige » apporter leur expertise au manager de Bordeaux-Bègles, qu’il dirigera une dernière fois samedi en championna­t contre le Stade Français avant de prendre ses fonctions la semaine prochaine. « Nous voulons mettre en place une commission de suivi des internatio­naux : des entraîneur­s qui ont des joueurs sélectionn­és viendront avant chaque événement de l’équipe de France (Tournoi, tournées etc.). Car les clubs et l’équipe de France ne peuvent plus être chacun de leur côté » a développé Laporte, lors d’un point-presse dans un hôtel parisien en présence de médias choisis... « Ils auront des réunions techniques: que faiton de l’équipe de France? Comment on joue? On ne veut plus qu’il y ait là le staff, et là les clubs, et au milieu le joueur » a-t-il ajouté.

Un « pool » restreint lors du prochain Tournoi ?

Le président de la FFR a refusé de citer des noms de technicien­s, préférant en laisser la primeur au nouveau sélectionn­eur. Parmi les noms avancés par la presse figurent ceux de Fabien Galthié (Toulon) ou encore Sébastien Bruno (Lyon), alors que Franck Azéma (Clermont) et Patrice Collazo (La Rochelle) auraient décliné la propositio­n. « Ceux que je connais sont d’accord » a répondu Laporte. « Beaucoup sont intéressés, mais le Tournoi pose problème » a-t-il ajouté. Le Tournoi des six nations débute en effet le 3 février, et le premier rassemblem­ent des Bleus est prévu le 21 janvier. Aussi faut-il éventuelle­ment envisager, pour cette première échéance, un «pool» restreint. Et à moyen terme, certains de ces entraîneur­s « deviendrai­ent adjoints de Brunel », qui composera ce panel comme bon lui semble, a assuré l’ancien sélectionn­eur des Bleus (2000-2007). Le Gersois en était son adjoint, chargé des avants, à partir de 2001, après avoir notamment été champion de France avec Perpignan (2009) et avant d’entraîner l’Italie (20112016), puis donc l’UBB.

Un fédérateur

« C’est un fédérateur, un passionné des hommes et du rugby. C’est sa grande force. Il est capable d’endosser cette responsabi­lité qui n’est pas simple. Il a les épaules et l’expérience » a jugé Laporte. Il lui en faudra pour réunir les avis d’entraîneur­s différents, et surtout remettre le XV de France sur le chemin de la victoire, dans un temps relativeme­nt court et avec les mêmes contrainte­s que Guy Novès (championna­t chronophag­e, lacunes techniques et athlétique­s des joueurs etc). Choisi par le prédécesse­ur de Laporte, Pierre Camou, Novès avait pris ses fonctions sur les cendres de la déroute en quarts de finale de la Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande (13-62) sans parvenir à redresser la barre : entraîneur le plus titré du rugby français, à la tête du Stade Toulousain (10 championna­ts

de 4 Coupes d’Europe), il affichait le pire bilan pour un sélectionn­eur à mimandat, avec 14 défaites et un nul (pour sept succès) en 22 rencontres, dont 21 test-matches. Avec comme point d’orgue de cette série noire six défaites de suite (dont cinq testmatche­s) et un nul historique contre le Japon (23-23), entre juin et novembre 2017. « On n’allait pas continuer à aller dans le mur. Il fallait se remettre autour de la table et trouver des solutions nouvelles, a estimé Laporte. Car une équipe de France qui ne gagne pas, c’est une fédération et un sport qui meurent.»

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(Photos AFP) Laporte et Brunel (ci-contre en ) se retrouvent aux affaires...
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