Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Tout se jouera sur un match »

Le président du TEF, Sassi Ben Naceur, confirme ses ambitions de titre alors que son équipe est bien partie pour disputer les play-offs. Il voit toujours plus grand pour son club

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME RATHELOT

En marche, le slogan semble trop lent pour lui... Même en cette période de fêtes, Sassi Ben Naceur n’est jamais rassasié. Le président du Toulon élite futsal, dont l’équipe vise le titre de champion de France cette saison, multiplie rencontres et revendicat­ions pour obtenir une meilleure reconnaiss­ance de sa discipline. Il en a notamment fait part il y a peu au président de la FFF en personne, Noël Le Graët. Entretien, bilan et perspectiv­es.

Toulon est à la trêve. Les playoffs, c’est acquis, non ?

e C’est très bien parti... On veut absolument recevoir en demifinale et il faut finir dans les deux premiers. La première place? Elle ne veut rien dire et ça m’est égal. Le but, c’est de faire le trou avec le troisième (Paris Acasa, neuf points de retard, Ndlr). C’est ce qu’on a fait. Maintenant, il faut garder les poursuivan­ts à distance. On peut faire un ou deux faux pas. L’essentiel sera d’être prêt pour les play-offs, en espérant ne pas avoir de blessés ou de suspendus. Car pour le titre, tout se jouera sur un ou deux matches.

Qu’est ce qu’un titre apporterai­t à Toulon ?

Ce serait déjà une récompense du travail du staff, des dirigeants et des bénévoles. On gagnerait peutêtre encore en crédibilit­é. Et si on devenait champions de France, il y aurait un tour de coupe d’Europe, que je veux organiser à Toulon...

Quelles sont vos satisfacti­ons et/ou déceptions de cette première partie de saison ?

On a vraiment des bons gars qui s’encouragen­t tout le temps. Ce qui m’a fait mal au coeur, en revanche, c’est la suspension de Sergio (le gardien a écopé de sept matches après un mauvais geste contre le Sporting Paris, Ndlr) .Ila donné une mauvaise image, qui n’est pas celle que l’on veut montrer, et ça nous a aussi pénalisés sportiveme­nt. Il a reconnu son erreur.

Quelle image voulez-vous montrer justement ?

On veut tendre vers les ambiances des sports US, comme les Chicago Bulls, en proposant un show à l’américaine, avec plein d’animations.

Ce serait mieux dans une salle qui accueille plus que quelques centaines de spectateur­s, non ?

Je ne suis pas inquiet. Ce n’est que la première année au palais des sports et nos matches sont à  heures. Tant que la mairie nous interdit de jouer le soir, sous prétexte d’économies (celle-ci rétorque notamment qu’elle suit le règlement de la FFF, « qui impose les matches à  heures », Ndlr)...

L’argent semble un problème dans le futsal.

C’est le nerf de la guerre. Par exemple, le fait de jouer dans la grande salle nous coûte  à  euros par rencontre. On a été en difficulté financière en novembre et j’ai mis   euros de mes économies dans le club. J’ai deux enfants, mais ma femme me répète toujours qu’avec le TEF, j’en ai trois...

Des bons clubs comme Cannes, Douai, Paris métropole ou Montpellie­r ont connu des difficulté­s et/ou disparu. Ne craignez-vous pas de vous brûler les ailes ?

Non, car on calcule en fonction de notre budget. Il est de  euros. On vise les  car je ne veux plus bricoler. On va continuer à défendre notre cause auprès des collectivi­tés, des partenaire­s et de la Fédération française de football. J’ai rencontré le président Le Graët, qui s’est engagé à respecter son programme, dans lequel il évoque le développem­ent du futsal et le renforceme­nt de l’élite (les clubs demandent une aide annuelle de   € et une plus grande indemnité pour les frais de déplacemen­t, Ndlr).

L’équipe actuelle repose essentiell­ement sur les joueurs étrangers. Est-ce la seule solution pour exister ?

On a convoité des internatio­naux français, mais ça ne s’est pas fait. Ensuite, pour former des joueurs, il faut les prendre jeunes, mais on se heurte toujours à un problème de créneaux dans les salles. Là, on a une bonne équipe en U, on veut s’appuyer sur eux dans le futur. On a aussi formé des footballeu­rs, qui sont arrivés en équipe de France de futsal en un an, comme Marouf Kerroumi (actuel gardien numéro , il évolue désormais en D, à Hérouville, Ndlr), Thomas Auclaire ou Soufyane El Hafyani.

Les Bleus disputeron­t l’Euro (du  janvier au  février) pour la première fois. Qu’est ce que cela vous inspire ?

Déjà, c’est grâce à nous, les présidents de clubs de futsal, car on a formé des joueurs, on a engagé des entraîneur­s étrangers pour les faire progresser... Mais cette qualificat­ion va aussi apporter de la visibilité à la discipline

(l’Euro sera diffusé sur la chaîne L’Équipe, Ndlr). C’est très important.

‘‘ Je veux organiser la coupe d’Europe à Toulon” ‘‘ On va continuer à défendre notre cause”

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(Photo Hélène Dos Santos) Les Toulonnais (ici contre Béthune) vont s’employer à conserver leur deuxième place afin de disputer une demi-finale à domicile. Et peut-être une finale...
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(Photo Gui. R.) Sassi Ben Naceur continue de demander une meilleure exposition pour le futsal.

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