Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quatre braqueurs tirent sur les forces de l’ordre

Peu après 19 h hier soir, quatre malfaiteur­s lourdement armés ont fait irruption salle Despas. Ils ont mis en joue le public et braqué des bijoux avant de s’enfuir à pied et de tirer sur des militaires

- N.SA. ET Ch.C.

Scène de panique hier soir au salon des Antiquaire­s de Saint-Tropez. Quelques minutes avant la fermeture des portes, quatre personnes lourdement armées, vêtues de treillis et portant des masques façon chair, ont fait irruption au premier étage du salon, après avoir étonnammen­t pris le risque d’arriver en traversant une première fois la place des Lices, à quelques mètres de la patinoire de Noël où glissaient des dizaines d’enfants. Une fois au premier étage de la salle Despas, le commando, équipé de fusils à pompe, a ordonné à tous les exposants et au public présent de se coucher au sol, n’hésitant pas à mettre les gens en joue avec leur arme. Ils savaient visiblemen­t exactement ce qu’ils venaient chercher et se sont dirigés directemen­t vers le stand Francine, spécialisé dans les bijoux anciens de valeur, dont des montres Rolex et Cartier. «La scène a duré très longtemps. C’était interminab­le. Au moins cinq ou dix minutes. Ils étaient tous armés. Je pensais que ma dernière heure était arrivée », confiait un témoin encore sous le choc après la scène. L’attaque a été particuliè­rement traumatisa­nte, et violente avec des coups portés, d’abord à un visiteur suisse qui tardait à se coucher. Puis sur la personne de la responsabl­e du stand Francine, molestée alors qu’elle refusait de coopérer. Saisie à la gorge et au poignet elle sera évacuée après les faits vers le pôle de santé de Gassin, en état de choc. Les braqueurs ont cassé les vitrines à coups de crosse et fait main basse sur des bijoux de grande valeur. Ils ne se sont intéressés à aucune autre antiquité et sont repartis par l’escalier.

Ils tirent sur les gendarmes

Au moment où il quittait la salle Despas, le commando a été repéré par deux gendarmes de la brigade de Saint-Tropez qui arrivaient sur les lieux et les ont poursuivi à travers la place des Lices, en direction de l’avenue de la Résistance. C’est dans cette ruelle, à 200 m environ de la salle Despas, que l’un des deux gendarmes a fait les sommations d’usage : « Ar rêtezvous, gendarmeri­e nationale ». Un appel dont le résultat s’est soldé par un temps d’arrêt des malfaiteur­s. Plutôt que d’obtempérer, ces derniers se sont alors retournés, ont fait face aux militaires, et n’ont pas hésité à faire feu, à quatre ou cinq reprises dans leur direction. Ces tirs à l’arme lourde n’ont heureuseme­nt fait aucun blessé. Le commando, reprenant sa fuite, aurait alors pris la direction de la citadelle, secteur où les renforts de gendarmes allaient bientôt orienter les recherches tandis que tous les accès de la ville étaient mis sous surveillan­ce. Du côté de la salle Despas les exposants encore sous le choc, livraient les premiers témoignage­s, à chaud, aux enquêteurs.

Toujours en fuite hier soir

Le profil des malfaiteur­s, bien que masqués, sera peut-être reconstitu­able : certains exposants affirmaien­t en effet avoir reconnu les silhouette­s des protagonis­tes lors de repérages plus tôt dans la journée. Selon plusieurs sources, l’un des braqueurs, de très grande taille, s’exprime avec un fort accent slave et le gang serait composé de trois hommes et une femme. À 22 heures le commando était toujours en fuite. Avaient-ils planqué une voiture-relais à courte distance de la scène, derrière la place des Lices ? Avaient-ils prévu une échappatoi­re par la mer ? Toutes les options restaient ouvertes hier soir, même si les forces d’interventi­on concentrai­ent leurs recherches plutôt du côté de la Citadelle de Saint-Tropez.

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(Photos Ch.C. et N.Sa) C’est une terrible scène qui s’est jouée hier soir peu après  h salle Despas, dont les conséquenc­es auraient pu être bien plus graves tant les braqueurs étaient violents et déterminés.
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Quelques minutes après les faits, dans la rue où les braqueurs ont fait feu sur les gendarmes.
 ??  ?? C’est rue de la Résistance que l’on a retrouvé sur le sol les douilles des tirs du commando.
C’est rue de la Résistance que l’on a retrouvé sur le sol les douilles des tirs du commando.
 ??  ?? Au rez-de-chaussée du salon des Antiquaire­s, juste après les faits, tout le monde était sous le choc.
Au rez-de-chaussée du salon des Antiquaire­s, juste après les faits, tout le monde était sous le choc.
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L’accès à l’étage de la salle Despas a été rapidement verrouillé pour les besoins de l’enquête.
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Ce ressortiss­ant suisse, visiteur du salon, a été frappé à coup de pieds par l’un des braqueurs.
 ??  ?? Les gendarmes se sont déployés sur la place des Lices tandis que la patinoire était évacuée en urgence.
Les gendarmes se sont déployés sur la place des Lices tandis que la patinoire était évacuée en urgence.

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