Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bandol : trois ans de prison pour le cambrioleu­r de Noël

- PIERRE-MICKAËL AYI

Ce vendredi 29 décembre, Julien et sa famille (1) connaissen­t un retour de vacances mouvementé. En leur absence, leur appartemen­t d’un quartier résidentie­l de Bandol a été visité. « Il y en avait partout au sol, décrit la victime, qui s’est ensuite constituée partie civile devant la justice. Des chaussures, des cadeaux, des sous-vêtements de ma femme, des photos de ma fille retournées, des emballages de biscuits, de gâteau au chocolat… »

« Je m’excuse »

La veille au soir, l’intrusion dans la résidence de deux hommes suspects, visiblemen­t coupés en plein élan (2), est signalée par des résidents. Après une course-poursuite, la police arrête un colosse, qui a immédiatem­ent reconnu les faits. Hier au tribunal correction­nel, le cambrioleu­r de 36 ans, reconnu coupable de vol par effraction et d’une tentative de vol, a écopé d’une peine de trois ans d’emprisonne­ment, avec maintien en détention. Dans le sac à dos, l’individu d’origine bosnienne renfermait un impression­nant attirail : deux ordinateur­s, une trentaine de bijoux (broche, colliers, bracelets, bagues, etc.) des appareils photo, une sacoche, un portefeuil­le, des outils (vis, tournevis, etc.)… Un inventaire soigneusem­ent énuméré par la présidente, Françoise Bayle. « Non seulement il y a les vols, mais il y a aussi des appartemen­ts mis à sac», observait le magistrat. « Je n’avais pas le temps de ranger, Madame. »« Et sans aucune considérat­ion pour les victimes, même pour les chambres d’enfants… »« Je m’excuse. Sur le moment je n’ai pas réfléchi. »

« Un sac à la Mary Poppins »

Arrivé en France « il y a dix jours pour demander l’asile politique », le voleur au crâne rasé n’a pas de titre de séjour en règle. « J’ai des problèmes avec les autorités de mon pays, affirmait-il. Je suis poursuivi pour des faits politiques. »« Oui, je lis que vous avez frappé un colonel… », cinglait Mme Bayle. L’avocat général, Carine Somody, affichait sa stupéfacti­on. « Vous avez des problèmes de violence et vous demandez l’asile politique? » « Oui, affirmait-il penaud .Je m’excuse pour le cambriolag­e, c’est la première fois. Je n’ai pas réfléchi. » Au cours d’une plaidoirie musclée, la procureure a demandé trois ans d’emprisonne­ment. « Le cambriolag­e, c’est une forme de viol de l’intimité », pointant le butin contenu dans « un sac à la Mary Poppins ». En défense, Me Laetitia Criscola réclame une peine plus proportion­née. « Les faits, on ne peut que les condamner, indiquait l’avocate. Mais ce monsieur est de la génération impactée par des crimes de guerre. Nous, nous n’avons pas à nous poser cette question. » L’histoire retiendra qu’en dix jours, le cambrioleu­r n’avait pas encore trouvé d’endroit pour dormir. Et, en ce début de l’année, il a été transporté en prison. 1. Le prénom a été modifié. 2. Un volet de fenêtre a été fracturé.

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(Photo d’illustrati­on G. B.)

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