Ils ont dit stop au glyphosate
Les tenants de l’agriculture biologique montrent au quotidien qu’ils se passent aisément du glyphosate et autres produits phytosanitaires. Dans le Var, le nombre de conversions et d’installations en bio est en forte hausse
Controversé, ce puissant désherbant doit être interdit en France dans ans. Dans le Var, nombre d’agriculteurs ont d’ores et déjà décidé d’employer des méthodes plus naturelles. Des exemples... et des réussites.
Pas un jour ne passe sans que les produits chimiques utilisés par l’agriculture dite conventionnelle soient évoqués dans l’actualité. Un désherbant, le glyphosate, concentre nombre d’études et de contreétudes. La perspective de son interdiction ne laisse personne indifférent. Ses partisans, majoritaires dans le camp du principal syndicat d’agriculteurs, assurent ne pas pouvoir s’en passer. Leurs témoignages sont alarmistes. À les entendre, leurs exploitations n’y survivraient pas. Ses opposants, agriculteurs biologiques soutenus par des citoyens de plus en plus nombreux, démontrent au contraire que des alternatives existent. Ces deux modèles s’affrontent et, au niveau national, les états généraux de l’alimentation ont tourné autour du pot sans déboucher sur une politique volontariste en faveur d’une agriculture saine pour l’homme et l’environnement. Car davantage qu’un problème agricole, c’est un enjeu de santé publique car les produits chimiques utilisés dans l’agriculture polluent les rivières qui alimentent les captages et se diffusent dans l’air. « Il s’agit d’une transition indispensable pour faire face aux défis environnementaux, sociaux et économiques », rappelle Loïc de Saleneuve, président d’AgribioVar, association regroupant une bonne moitié des producteurs bio du département.
Ces professionnels sont aux petits soins pour la terre où poussent les cultures. « En agriculture biologique, la fertilité du sol est au centre des préoccupations », souligne-t-il. Si le travail des vers de terre est reconnu, celui des micro-organismes invisibles à l’oeil nu, l’est moins. Et pourtant, ils favorisent la bonne croissance des racines des plantes, qu’ils sont aussi capables de protéger contre certaines maladies. À l’inverse, ils sont nourris et stimulés par les plantes ellesmêmes. Cette symbiose naturelle s’est passé des apports de l’industrie chimique pendant des millénaires. Dans le Var, le virage du bio est amorcé. Près de 20 % de la surface agricole utile est cultivée en bio. Si les conversions ralentissent dans certaines productions, les installations en maraîchage sur de petites surfaces s’intensifient. Aujourd’hui, les adeptes de l’agrobiologie apportent la preuve que leurs exploitations sont économiquement viables grâce à la vente en circuit court et créatrices d’emplois non délocalisables. «Il y a déjà des domaines viticoles de 80 à 100 hectares en bio dans le département. C’est de l’investissement en matériel et de la main-d’oeuvre », remarque Sophie Dragon, technicienne agronome. Des aides existent pour ceux qui hésitent encore à franchir le pas.
Une transition indispensable ” Loïc de Saleneuve, président d’Agribio Var