DEPHY fermes : en route vers le zéro phyto
Ils sont de plus en plus nombreux, les agriculteurs varois engagés dans la recherche et le déploiement de solutions alternatives à l’emploi de produits phytosanitaires, glyphosate entre autres. Plus d’une centaine d’entre eux a aujourd’hui rejoint les groupes DEPHY Fermes, lancés par la Chambre d’agriculture du Var : des exploitations pilotes qui travaillent à réduire l’emploi des produits phytosanitaires. Cette initiative a répondu, en 2010, au plan Ecophyto, une démarche agro-écologique issue du Grenelle de l’environnement.
Une démarche volontaire
«Pour chaque agriculteur, c’est une démarche volontaire, liée à une prise de conscience, commentent Clémence Boutfol et Émilie Buron, ingénieures réseau DEPHY Fermes et Thierry Savio, chef du service environnement et productions pérennes à la Chambre d’agriculture. Rien à voir avec une démarche opportuniste liée à une aide. C’est vraiment la volonté de s’engager vers un changement pérenne, appuyé sur la croyance forte que c’est possible. » En intégrant ces groupes, les agriculteurs bénéficient d’un accompagnement individuel, dans le cadre d’une démarche collective. «On réalise avec eux un diagnostic de l’exploitation, puis un suivi avec des propositions adaptées aux contraintes et aux possibilités de chaque exploitation, résument les deux ingénieures. Il s’agit bien d’un accompagnement, sur la base d’un échange au sein des groupes. Il n’y a pas de contraintes. » Au-delà du diagnostic individuel, la dynamique de groupe permet de diffuser plus largement ces bonnes pratiques et solutions innovantes.
De «l’intelligence collective»
Ce recours à « l’intelligence collective» a rencontré un fort succès. Il existe ainsi des groupes DEPHY Fermes en viticulture, en maraîchage, en oléiculture et en horticulture (avec un suivi par le SCRADH pour cette filière).
(1) Aux treize groupes «officiels » actifs dans le département, s’ajoutent des groupes informels, parfois portés par des collectivités, sur différents bassins versants ou territoires, avec des problématiques ciblées.
Une diffusion de plus en plus large
Au Plan-de-la-Tour par exemple, on travaille sur l’arrêt de l’emploi des produits phyto responsables de l’érosion des sols. Autour du lac de Carcès, c’est la qualité de l’eau qui motive un groupe à travailler sur l’arrêt du glyphosate. Dans le secteur de la Sainte-Baume, un autre s’emploie à relancer une activité de maraîchage. En 2010, le premier plan phyto a entraîné 3 000 exploitations dans l’aventure, partout en France. Avec le plan phyto 2, l’objectif est multiplié par dix et porté à 30 000 exploitations. Un sacré défi.